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Bienvenue sur mon blog !!! Son but : Marchons ensemble ! et avançons sans ampoules vers la Terre Promise

Association

L'association PAIX - EIRHNH - SALAM - SHALOM ("Paix" en Français, grec, arabe et hébreu translittérés) :

En quoi consiste-t-elle ?
Créée le 21 Avril 2011, cette association a pour but de promouvoir des actions concrètes de rapprochement entre les peuples, dans le cadre de la paix dans le monde et du dialogue inter-religieux.
Pour 2011, l'action principale consiste en "première mi-temps" à rallier à pied Bois-Guillaume à Jérusalem ... puis en "seconde mi-temps" à déposer dans une fente du mur des Lamentations tous vos messages de paix ... puis en "troisième mi-temps" de partager ensemble tous ces moments de rencontres sur la route !


Comment y adhérer ?
Si vous le souhaitez, vous pouvez apporter votre contribution [sans déduction d'impôt possible], à titre d'entreprise-sponsor ou de particulier-bienfaiteur, en envoyant un chèque libellé à l'ordre de l'Association PAIX-EIRHNH-SALAM-SHALOM et du montant que vous souhaitez à l'adresse suivante: chez Monsieur Benoît MOULIN, 344 Chemin de Clères, 76230 BOIS-GUILLAUME.
Cette contribution servira pour aider les personnes qui voudront bien accueillir sur le chemin ...


Le Blog et l'Anti-Blog :
Chaque jour (ou presque !!!) sur ces pages, vous retrouverez :
- Le blog du pèlerin,
- L'anti-blog du co-pilote, Amédée BOURAIN ainsi que la pensée de celles et ceux qui m'ont accueilli pour un soir !!!

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Le Logo de PAIX - EIRHNH - SALAM - SHALOM

Le Logo de PAIX - EIRHNH - SALAM - SHALOM
afin d'illustrer l'évènement de notre Ben - Vos commentaires dans le message du 10 Novembre - Message à Tahar !

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Les Colombes de la Paix !!!

jeudi 30 juin 2011

Jour J + 54 : Monfalcone => Trieste (32 kms - Total = 1830 kms)

Pensée Spirituelle
"Rien n'est définitif, tout peut changer. Il faut le vouloir fortement et surtout y croire"
(Pascal, détenu à Aix)

Péricope Biblique
"Tout comme sur la cithare l'alternance des sons change le rythme, chaque note gardant toutefois sa tonalité propre"
(Sg 19, 18)


Ah !!!!!!! la course aux cafés Internet / Wifi … Tout cela pour que vous ayez des nouvelles aussi fraiches que possibles ! mais dès que j'ai quitté Tina et Livio, je tombe sur Andrea, le patron du bar Da Deo. Vais-je pouvoir avancer le blog, vu son côté si sympa et si entreprenant. Prenant un peu de congés, me dit-il dans un français très couleur locale, je vous présenterai à mes amis et à mes clients ! Mais non, petite distance en bord de mer, il faut bien passer outre-Trieste ! Cela se fait un peu tout seul (du point de vue pieds mais pas trafic), les bornes hectométriques défilent, ambiance de bord de mer associée à la topographie montagnarde, l’entrée dans Trieste l’ex-industrielle est toujours crasseuse et interminable, heureusement qu’il y a le bord de mer. Vue bouchée, c’est pas le moment de se refroidir ! évidemment, dans une grande ville, pas facile de trouver un lieu d’accueil. Finalement, après avoir tourné, sonné, demandé, cherché en vain, je monte à la basilique – cathédrale, fais signe au curé, qui me dit : « je comprends ! patientez un peu, je vais trouver une solution », ce qui est le cas, après rosaire, vêpres et messe, me voilà messé jusqu’à la fin de mes jours, non ? Bon, je passe aussi un p’tit bout d’temps dans la sacristie, le sacristain est aux p’tits oignons ! allez, on va aller à la rencontre de Nazareth ! ça nous changera de l’Italie !!! puis on ira voir la ville !

Jour J + 54 : Amédée


Sur la route côtière, même si c’est bien couvert (mais on est à l’extrême Nord de l’Adriatique), j’ai failli m’acheter une coquille de noix (enfin, si l’on peut dire, y’a pas beaucoup de bois dedans !). Mais Ben a trouvé que c’était pas très raisonnable et pas très pratique pour traverser les Balkans – Ah quel rabat-joie ! – Bon, je l’ai quand même essayé, et j’avais fière allure, toutes les petites midinettes ont failli me courir après ! mais enfin, Triste, c’est joli, mais ça fait un peu bout du monde, alors je crânerai un peu plus sur la côte dalmate ! En tout cas, ce soir, on a flâné sur les quais et en ville, il y a des beaux monuments éclairés, on a bien mangé et bien bu comme à Nazareth, merci p’tit Jésus. Et on est bien hébergés. Alors, pour nous avoir trouvé et rapproché de ce p’tit coin biblique, merci à Don Silvio !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Don Silvio, Duomo  de  Trieste

Bon, une fois de plus, Don Silvio ne sera pas notre hôte d’une soirée ni d’une nuit. Ils sont semble-t-il déjà trois prêtres à loger dans la cure du sanctuaire-cathédrale de la ville, et ni les sœurs voisines, ni le couvent franciscain n’ont trouvé de place … Qu’à cela ne tienne, on me conduit au Foyer de Nazareth, offert par la Paroisse, cela va être aussi calme que possible, dans une ambiance colorée et pleine de personnes venues de partout (ou de nulle part ?) … Je prends quand même le bus pour aller en centre-ville, l’ambiance y est jeune et branchée. Finalement, ce passage un peu redouté en ville aurait pu être plus difficile, non ? Du coup, c’est un repos du pèlerin amélioré, non ?

"Avrei amato trovarvi un luogo più personalizzato e più calorosi, ma non abbiamo trovato altra possibilità; spero che la vostra pausa di una sera sarà comodo e riposante, e che andrete alla fine del vostro fantastico progetto: che Dio vi custodisce, la nostra preghiera vi accompagna" (Don Silvio)
(J’aurais aimé vous trouver un lieu plus personnalisé et plus chaleureux, mais nous n’avons pas trouvé d’autre possibilité. J’espère que votre halte d’un soir sera confortable et reposante, et que vous irez au bout de votre fantastique projet. Que Dieu vous garde, notre prière vous accompagne)

mercredi 29 juin 2011

Jour J + 53 : Grado => Monfalcone (27 kms - Total = 1798 kms)

Pensée Spirituelle
"Nous ne sommes pas le capitaine de notre propre vaisseau tant que nous ne comprenons pas que, même si nous devons monter sur le pont et scruter l’horizon en tout temps, c’est le vent qui nous pousse et la vague qui nous porte"
(Guy FINLEY)

Péricope Biblique
"Jonas était rebelle à sa mission, la mer s’agita et Jonas demanda à ce qu’on le jette à la mer car il se sentait responsable. YHWH(*) fit qu’il y eut un grand poisson pour engloutir Jonas. Jonas demeura dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits. Des entrailles du poisson, il pria YHWH(*), son Dieu ; il dit : […] « Le vœu que j’ai fait, je l’accomplirai. De YHWH(*) vient le salut » YHWH(*) parla au poisson, qui vomit Jonas sur le rivage"
(Jon 2, 1-2 ; 10b – 11)


Nuit sans encombre, tout est calme en cette ile seulement reliée à la terre ferme par un simple cordon côtier … La ville semble balnéaire, mais elle n’est pas encore agitée par ses frasques estivaux ! Rendez-vous chez Marcella pour le petit-déjeuner, car Marcella me propose de m’accompagner au début de la matinée au sanctuaire de la Madonna de Barbana, une petite île au beau milieu de la lagune où se trouve une église et un couvent de frères mineurs. Finalement j’irai seul, Marcella y étant déjà allée hier … Départ à 8h30, super balade en bateau sur lequel à cette heure-ci il n’y a quasiment personne, et me voilà arrivé au milieu de nulle part, le silence le plus complet, le paradis au milieu de l’eau, le calme le plus complet … Quelques franciscains, quelques pèlerins, mais un beau moment de calme, la seule chose dont on a envie, en ce genre de lieu, est de rester assis sur un banc et de ne pas bouger, de regarder les oiseaux voler au ras de l’eau et les quelques vaguelettes : « Ô temps suspends ton vol ! » … mais le devoir –en fin quel devoir, finalement ? – m’engage vers une autre destination. Alors retour au port deux heures après, les bateaux se remplissent à vue d’œil, ouf ! Et c’est une petite marche aujourd’hui, toujours en plein soleil de plomb, sur le cordon littoral et le long des canaux d’irrigation. Tien, ce midi, je me fais un plaisir, un plat de dorade locale, coup de bambou mais trop bon, dans un p’tit restau au milieu de nulle part ! Encore quelques kilomètres, et voici Monfalcone. Je ne vous refais pas le coup des quatre paroisses sur cinq visitées dans la ville et trois heures et demie de recherche (dont plus d’une heure de jeu de patience au couvent, le curé – prieur est débordé, mais quel beau bureau dans une ville assez sinistrée avec ses chantiers navals en perte de vitesse), vous y êtes habitués, j’atterris à l’Oratorio (lieu d’accueil d’activités pour les jeunes), accueilli par Livio et un collègue de permanence. Le parrochio du Duomo a donné son accord pour l’Oratorio, mais il faut aussi demander l’accord à un autre … On me trouve une salle de catéchisme mais à même le sol. Pas de douche, et pas de possibilité de sortir ce soir pour aller dîner …. Restant aimable, je commence à faire remarquer que je suis sale, en sueur, fatigué et que je demande s’ils savent ce qu’est un pèlerin, alors là Livio fait le déclic : « je ne peux vous loger, mais venez prendre une douche et manger chez moi » ouf ! » alors à plus de 21 heures, je fais la connaissance de Tina dans leur grand appartement, la douche fait du bien (que c’est lourd, une couche de sueur !), l’atmosphère est très vite détendue, Tina m’a concocté un p’tit m’nu pèlerin, ils veulent tout savoir sur mon voyage, on consulte de nombreux livres et cartes de géographie, on me précise les sanctuaires mariaux à voir, on va voir le blog sur Internet … Bref, résultat des courses, je suis claqué !


 (*) Note du Web Master : Si, comme moi, vous ne savez pas ce que veut dire YHWH, voici ce que j'ai trouvé sur le Web (Google est mon ami !!!!) - Laulau

Le tétragramme YHWH et sa traduction par "Éternel"

=> Le tétragramme YHWH est un nom divin fréquemment employé dans l'Ancien Testament (plus de 6500 fois). Mais si vous ouvrez une Bible en version française, vous aurez peu de chances de le trouver: dès avant l'ère chrétienne, les Juifs ont cessé de le prononcer, considérant qu'il était ineffablement saint. Lorsque les Massorètes, ces savants juifs des Ve au Xe siècles, ont effectué leur travail de ponctuation et de vocalisation du texte biblique afin d'en perpétuer la juste lecture, ils ont donc établi ce que l'on appelle un qeré perpétuel: ils ont placé sous les consonnes du tétragramme YHWH les voyelles d'un autre nom divin, Adonaï (traduit par Seigneur), à savoir e bref, o, a. Ils indiquaient par là que le lecteur devait prononcer Adonaï et non pas Yahvé lorsqu'il voyait le tétragramme; mais plus tard certains ont cru, à tort, devoir lire les consonnes de YHWH avec les voyelles d'Adonaï, et ont pensé ainsi que Jéhovah était le véritable nom divin, alors qu'il n'avait jamais été prononcé de cette manière.
> Le sens exact de YHWH est controversé. On le rattache ordinairement à la racine HWH, devenue HYH, racine du verbe être que l'on retrouve dans le célèbre récit de la révélation de Dieu à Moïse, en Exode 3:14: Je suis celui qui suis

Jour J + 53 : Amédée


Ce qu’il y a de bien avec les salles de catéchisme, c’est qu’il y a plein de choses à lire ! Bon c’est vrai, c’est pas ma langue natale, et puis, on a plutôt dormi, sur un lit de camp prêté miraculeusement par la Paroisse. Je sens que la rédaction du guide du routard vers Gerusalemme avance bien, et qu’il aura un plein succès. Il y a aura foule (comme vers Compostelle) dans quelques années, vous vous inscrivez d’avance ? Et puis, dans la salle, il y a même des cartons de pannetonne. On va faire bombance ! Non, c’est encore des bouquins … Pas grave, on a si bien mangé ce soir, et c’est grâce à qui ? merci, Tina et Livio !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Tina e Livio  de  Monfalcone

Livio, il fait pas son âge. Presque octogénaire, il a tout fait, commerçant, il a même été travailler en France … Et là, il donne du temps pour accueillir à l’Oratorio … Avec son collègue d’un après-midi, il a tout essayé en toute discrétion de me trouver un lieu pour dormir … Et quand il a vu que les liens avec les paroisses étaient trop compliqués, il m’a dit : « viens ! », et c’est là que j’ai fait la connaissance de Tina (Clément-Tina !), toute aussi discrète, toute aussi active à Caritas (repas, dépannage et aide pour les personnes en difficulté, et il semble y en avoir pas mal en ces confins de l’Italie), quand ils ne s’occupent pas de leurs enfants et petits-enfants (que des fils !). Ma soirée avec eux fut chaleureuse, elle le fut je pense aussi pour eux ; et cela s’est prolongé le lendemain matin par un p’tit dèj tout aussi sympathique, assorti d’un p’tit billet pour la route. Alors je leur dois bien cela, d’aller voir leur Vierge préférée dans son sanctuaire près de Mostar (on en reparlera un autre jour !). A eux aussi, je vais « devoir » leur faire un signe de mon avancement : Trop sympas !

"Mercoledi, ss. Pietro e Paolo : solo, come un antico pellegrino, affrontando ogni ostacolo, con grande determinazione, vai verso i luoghi sacri della nostra cristianità. E intanto sussuri : « PACE » ad ognuno che incontri. Che Maria, madre di Gesù, sei la tua stella et tu guidi fino alla méta. En tanta simpatia" (Tina e Livio)
 (Mercredi, saints Pierre et Paul : seul comme un ancien pèlerin, affrontant chaque obstacle, avec une grande détermination, tu vas vers les lieux sacrés de notre Christianisme ! et un tel sourire : « la paix » pour tous ceux que tu rencontres. Que Marie, la mère de Jésus, soit ton étoile et qu’elle te guide jusqu’au bout. En toute sympathie

mardi 28 juin 2011

Jour J + 52 : San Donà di Piave => Grado (48 kms - Total = 1771 kms)

Pensée Spirituelle
"Bâtissez au Seigneur une maison digne de sa splendeur, mais la plus simple pour que les hommes s’imprègnent non de la beauté de cette maison mais de la Beauté de Dieu"
(Saint Bernard de Clairvaux)

Péricope Biblique
"J’eus ensuite la vision que voici : une porte était ouverte au ciel, et la voix que j’avais naguère entendu me parler comme une trompette me dit : « monte ici, que je te montre ce qui doit arriver par la suite ». A l’instant, je tombai en extase. Voici qu’un trône était dressé dans le ciel, et siégeant sur le trône, quelqu’un"
(Ap 4, 1 - 2)


Allez, encore une grande étape aujourd’hui, un peu hâte de passer la frontière pour aller voir si c’est pas pire ailleurs … Et surtout, avant-hier, Daniella m’a offert un livret de cartes postales d’Aquiléa, en me disant : faut y aller, le pape y est allé le 7 Mai. Ca c’est un argument en béton, non ? La route n’est pas trop chargée, une pause coiffeur (faut quand-même ne pas faire trop beatnik, non ? sinon qui va m’héberger : les parrocchi touffus ?). Un super petit chemin, et me voilà dans ce berceau italien de la chrétienté, ayant succédé à une ville romaine du début de notre ère : plein de belles pierres, de colonnes et de statues partout, une superbe basilique du style constantinien, des cafés et des gelateria, tout pour attirer le touriste, non ? Le seul souci, c’est que j’ai (presque) tout faux ! les lieux sont merveilleux, mais puisque mon saint-Père homonyme est venu (justement le jour de mon départ, tiens !), j’avais imaginé la présence d’un accueil, d’une cure, d’un couvent, d’une fondation. Rien, c’est le trou le plus complet ! allez, on reprend la route, encore quelques ( ?) foulées pour gagner et franchir la lagune , de Grado. C’est vrai que cette ville balnéaire a fière allure, je gagne la basilique : vide. L’église à côté : niet. La chapelle un peu plus loin : pas de prêtre en vue … et le bureau paroissial : n’est ouvert que le matin … Alors, me faut-il trouver un petit hôtel, mais alors, coup de bambou ! eh bien non, en cherchant une autre église, je tombe sur une sœur qui discute avec des paroissiens, le tout se creuse la tête, surtout Marcella, qui, dit-elle, ne peut me recevoir … mais qui me demande de monter dans la voiture. Elle m’emmène dans un hôtel où elle veut me payer la chambre, mais la gérante ne sait pas s’il lui reste une chambre de libre, alors dans une autre paroisse périphérique, toute aussi déserte. Alors, après près de deux heures de recherches Marcella et Guisto me rafraîchissent. Bon je suis bon pour un petit coup de chapelet et une discussion avec le groupement des dames patronnesses ! Et puis, c’est vrai, je ne vais pas coucher chez eux ce soir, mais ils me trouvent une pièce au local paroissial de jeux des enfants, et, après un bain et une sieste réparatrice sur la plage au bord de l’Adriatique, je déguste la meilleure soupe minestrone de ma vie ! Ah que cette dernière est belle, riche d’émotions, alors que tout s’arrange. Il y en a qui ne s’en font pas de barboter un Mardi en fin d’après-midi dans l’Adriatique (et en plus, vous voulez que je vous dise : trop chaude !)

Jour J + 52 : Amédée


On n’a pas encore dormi dehors (c’est vrai que c’était pas prévu au programme !), on a toujours un sol, quatre murs et un toit ! y’a pas de raison que cela ne dure pas, non ? Bon, ce soir c’est vraiment une chance en une ville balnéaire. Avec Ben, on vient de finir une partie de baby-foot (je ne comprends pas pourquoi les joueurs ils n’ont plus de tête. Ils se sont mangé leur cervelle, eux aussi : ça devient une nécropole !). On va échanger deux balles de ping-pong, puis on va se coucher : et tout cela grâce à qui ? merci, Marcella et Guisto !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Marcella e Guisto  de  Grado

Il y a des gens qui invoquent la providence qui permet de débloque une solution : eh bien, Marcella, on va la surnommer Providenzia ! c’est vrai que les italiens ne semblent pas avoir pour habitude d’héberger, mais là, ce soir, tout a été remué pour trouver une solution … Et puis finalement, j’ai bien fait de ne pas la prendre la tente, non ? d’autant plus que j’ai pas intérêt d’oublier de leur envoyer une carte postale de Gerusalemme, et ils ont drôlement raison d’insister, parce qu’avec eux, le courant a super bien passé. En voilà des gens, cathos et même très cathos (et c’est comme cela que j’ai pu leur adresser la parole dans la rue), qui sont à la fois ouverts et bons samaritains (avec l’aide d’Eleonora, une voisine – amie qui m’a trouvé la nuitée, merci aussi à elle)

"Un buono viaggio nella Grazia di Dio, ti accompagniamo per la preghiera !" (Marcella e Guisto)
(un bon voyage dans la Grâce de Dieu, nous t’accompagnons par la prière)

lundi 27 juin 2011

Jour J + 51 : Campalto (Venezia) => San Donà di Piave (46 kms - Total = 1723 kms)

Pensée Spirituelle
"Nul ne souhaiterait provoquer une souffrance s’il comprenait qu’il est la première victime de son souhait"
(Guy FINLEY)

Péricope Biblique
"Je crie vers toi et tu ne me réponds pas. Je me présente et tu restes distrait. Tu es devenu cruel à mon égard, ta main vigoureuse sur moi s’acharne. Tu m’emportes à cheval sur le vent, tu me ballottes par la tempête. Oui, je sais que tu me fais retourner vers la mort, vers le rendez-vous de tout vivant"
(Jb 30, 20 - 23)


Il est des jours où l’on pense qu’on est sur cette terre pour peu de temps, et que la vie, il ne faut pas jouer avec … Cela fait en effet quelque temps, au moins depuis l’Italie (il faut bien le mentionner, car les italiens sont démonstratifs de ce genre de signes sur le bord des routes) que je remarque des bouquets de fleurs accrochés aux glissières de sécurité, des mots, des photos, et souvent des monuments … Trop d’accidents tragiques, trop de décès stupides, le plus souvent des jeunes, le plus souvent des garçons … Bien sûr, « c’est la vie », me direz-vous, mais si l’on était moins dans le pressé, dans le tape-à-l’œil, dans le bruit et la vitesse, est-ce que cela ne pourrait être évité ? Que de tristesse et de souffrance pour ceux qui restent … Pourquoi cette pensée, me direz-vous ? Parce qu’hier, en allant à la messe avec Giovanni, on a été bloqués par la police : Une jeune de 23 ans venait de perdre la vie dans un accident de bicyclette, quasiment sous nos yeux … la vie est bien fragile. L’homme se doit de respecter la sienne et celle des autres, les conséquences sont trop lourdes ! Ce qui sert de leçon, s’il en était besoin au pérégrin que je suis, sur le bord des routes. La réputation de certains pays de conducteurs est peut-être usurpée, mais dans ce genre de palmarès, on n’a rien à gagner, que cela nous serve de leçon, à nous jeunes et moins jeunes … et cela, il fallait bien le dire, non ? Allez, le moral est là, la journée est particulièrement étouffante, sans ombre ni vent, je longe le fond de la lagune de Venezia, les étangs et les canaux sont particulièrement pollués et les grandes fermes sont stupidement abandonnées … Mais que fait l’homme-apprenti sorcier par lui-même et pour lui-même ? ».

Dans la ville d’arrivée, le parroccho me dit bonjour quand je sonne, mais il ne peut pas … il m’envoie chez les frères de Jean Bosco mais le directeur n’est pas là … alors on m’envoie chez des sœurs mais vous ne voyez pas quand même un homme hébergé chez elles … Alors j’attends 19 heures et le retour du Directeur de Jean-Bosco, mais c’est l’heure de la messe … Ouf, quand elle se termine, je vais le trouver, grosse grimace de sa part, car il est submergé par les voyages et fêtes de fin d’année scolaire (et c’est vrai qu’ici les jeunes semblent à la bonne enseigne), mais à 20 heures, ça y est, j’ai un logis. Belle conclusion pour une journée teintée (ou pas assez teintée ?) de nuages, non ? une super chambre dans l’enceinte de l’école et digne d’un hôtel de standing, et surtout un dîner avec des jeunes pré-bacheliers encadrant pour la semaine de réjouissances les jeunes de l’école et du collège. Très sympas, ils me posent plein de questions sur mon voyage, le projet, le déroulement, une presque-vraie conférence de presse ! … Bon à 22 heures, je dois leur dire à la centième question que je ne suis pas un animal rare ! merci les jeunes amis-rayons de soleil !

Jour J + 51 : Amédée


Ouf, Ben va bien, mais on eu très chaud aujourd’hui, qu’est-ce que ce sera cet été ? … C’est vrai que ces bouquets de fleurs en plastique ça égaie le bord des routes, m’enfin, au-delà du bitume, les fleurs des champs c’est mieux, non ? Allez, ne vous mangez pas votre cervelle par vos fantaisies, bipèdes humain. Vous avez tout pour être bien, assumez-le ! Tiens, c’est comme le directeur du centre Jean Bosco … Il a fait la grimace, mais il a assumé. Il nous a trouvé une solution, on a bien mangé de la pasta et des frites, et même si on l’a pas revu tellement il semble courir partout, on peut lui dire : Merci, Don Alfonso

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

A VENIR
 Don Alfonso  de  San Dona di Piave

Don Alfonso, c’est la tornade, sa journée était déjà chargée, et loin d’être finie. Et voilà qu’à l’heure de l’apéro, y’a un pèlerin qui débarque dans la sacristie ! Vite, il délègue, on ne le reverra pas, dommage, il avait l’air sympa … Allez, on se tourne vers les jeunes pleins de vie, ils m’ont tous demandé l’adresse du blog, ils veulent voir si je vais tenir mes promesses !!!

"Il 7 Maggio in Francia, oggi qui, in Novembre a Gerusalemme, si spera bene che andate a tenerlo, questa scommessa !" (Emilio, Marcello et Maximo)
(le 7 Mai en France, aujourd’hui ici, en Novembre à Jérusalem, on espère bien que vous allez le tenir, ce pari !)

dimanche 26 juin 2011

Jour J + 50 : Campalto (Venezia) => Venezia => Campalto (Venezia) (Total = 1677 kms)

Pensée Spirituelle
"Venise, c’est Venise. Laissez dans vos poches les conseils donnés par vos amis, volez par-dessus ses ponts, humez ses odeurs et imprégnez-vous de son ambiance sans chercher à interpréter son atmosphère inimitable. De toute façon, jamais vous ne connaîtrez tout Venise, tout juste aurez-vous du mal à en partir, et vous ne penserez qu’à y revenir : Vivez Venise … "
(Stendhal)

Péricope Biblique
"Le trône de Dieu et de l’agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront. Ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts"
(Ap 22, 3b)


Nous en avions terminé sur la maxime selon laquelle seuls les imbéciles ne se trompent jamais … Venezia, c’est pas, a priori, fait pour les marcheurs. Tout au moins pour ceux qui ont un gros sac sur leur dos et qui doivent ménager leur monture … Mais quand on est si bien logés à proximité, que la proposition est faite par ses hôtes de rester une nuit de plus pour pouvoir – un peu – se reposer et que ces hôtes se rendent à la Sérénissime, alors là, il n’y a pas photo (ou plutôt, il va y en avoir !). On est Dimanche, fête du « Corpus Christi » particulièrement célébrées en Italie, et c’est cela qui, sans le prévoir, va peser fortement dans la balance. Une journée de perdue (pour la marche), dix de retrouvées (pour les souvenirs pleins les yeux). Voilà donc Daniela et Giovanni ont eu, semble-t-il, l’impression que l’on ne s’est pas vus assez longtemps hier soir, que j’étais (ce qui est vrai) quelque peu fatigué par les kilomètres supplémentaires et que l’occasion d’aller en bus à Venise (15 minutes chrono de chez eux) se devait d’être proposée. Alors le programme de la journée est simple : messe le matin dans la Paroisse où Giovanni exerce sa fonction de diacre (ce n’est pas sa paroisse d’habitation, donc pas celle de Daniela : curieux et pas pratique, non ?). Jolie église récente, chorale dynamique mais homélie interminable par le Don. Visite du centre de Mestre (petit et sympathique, quoi que sans étoile au guide Michelin). Repas dominical abondant ; et dans l’après-midi nous gagnons Venezia où Giovanni souhaite participer à la messe solennelle du jour. Pullman puis marche à pied pour gagner la place Saint-Marc. Pour ma part, je profiterai, au lieu de faire une visite à fond, de l’ambiance ensoleillée et musicale sur la place et sur le bord du Grand-Canal. D’autant plus qu’il n’y a pas trop de touristes ! Que vous dire de plus ? une procession au grand jour et en grande pompe du Corpus Christi sur la place après la messe, associant les religieux, les politiques, les forces constituées, les notabilités et les associations actives, tout cela au milieu des pigeons et des touristes (les seconds étant des premiers dès lors qu’ils consomment sur la place (mdr)!), en un seul mot c’est « émouvant » ! puis retour à la « casa départ », pour un p’tit dîner très sympathique, voilà passé un beau Dimanche plein d’imprévus, non ? …

Jour J + 50 : Amédée


J’ai vu Venise ! Bon d’accord, on n’a pris ni les gondoles ni le Vaporetto, Giovanni connaît parfaitement pour y avoir vécu son enfance la vieille ville par cœur, alors on l’a faite au pas de course ! Et c’est vrai que c’est sublime, en plein après-midi ensoleillée de début d’été … Si j’avais su à l’avance, j’aurais aimé retrouver des potes et des potesses, mais … C’est beau, les drapeaux qui flottent au vent, C'est beau ce campanile (mais je croyais que c’est à Pisa qu’il y a une tour qui penche, y’en a qui auraient copié sur les autres ? attention, il va bientôt tomber, par Toutatis !), C’est beau aussi ce défilé – mais faudra que je demande à Ben ce que ça veut dire : « laïcité à la française - Eglise gallicane - indépendance de chacun - valeurs ; … » qu’il emploie assez souvent !!!. Finalement, j’ai bien de la chance de faire ce périple et de mêler le sac (la marche pour Ben) au tourisme (sans aucun achat, promis juré, si je mens je vais en enfer des nains !). Et tout cela grâce à qui ? merci Daniela et Giovanni !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Daniela  de  Venezia

Daniela, elle est aussi adorable que son Don (il a lui-aussi le droit à ce titre, que c’est compliqué ici !) de mari Giovanni. Elle a aussi son indépendance (pas envie d’aller à Venezia … elle y va pas …), du tempérament et un cœur gros comme cela ! Elle parle avec tendresse de ses deux filles Fabiana et Laura et de sa nipotina-ragazza (qui sait qui va faire des progrès en italien ?) Francesca, et avec affection des deux mamans qui malgré leur âge habitent encore en toute indépendance sur le Lido de Venezia. Et elle me fait des p’tits plats adaptés (basta !!!). Elle et Giovanni vont bientôt venir en France, je l’espère ! en tout cas, l’invitation est lancée, à vous de vous décider, malgré vos occupations, hôtes adorables …

"Il passagio del tuo pellegrinagio e la sesta nella nostra casa mi hanno colto di sopresa, ma ancor pui la tua forza di volonta e di determinazione, la tua disinvoltura e la tua int, elligenza. Grazie perchè il Signore ti ha messo sulla nostra via e he permesso che ci incontrassimo ! abbiamo scoperto assieme la bellezza di sentirsi figli di un unico grande Padre che non smette mai di amarci e che in qualsiasi circostanze, gioiosa ad avversa, ci accompagne lungo le strade della vita per comdividerla con noi. Ti auguri di poter sperimentare dantro ie tuo cuore. La pace vera per poterla poi vivere transmettende gioia e serenita per te e per tutta la tua familia. Ciao Benoît, il marciatore !  (Daniela)
(Le passage de ton pèlerinage et ton séjour dans notre maison m'ont rempli de bonheur, mais encore plus ta volonté et ta détermination, ta désinvolture et ton intelligence. Merci parce que le Seigneur t'a mis sur notre voie et a permis que nous nous rencontrions ! nous avons ensemble découvert la beauté de se sentir tous enfants d'un seul grand Père qui n'arrête jamais de nous aimer et en n'importe quelles circonstances, joies ou détresses, qui nous accompagne au long des jours de notre vie pour vivre avec nous. Nous te souhaitons de pouvoir l’expérimenter dans ton cœur. Que puisse la vraie paix vraie te transmettre à toi et à ta famille joie et sérénité. Salut à toi Benoît, le marcheur !)

samedi 25 juin 2011

Jour J + 49 : Padova => Venezia (45 kms - Total = 1677 kms)

Pensée Spirituelle
"Apprenez à vivre dans l’instant présent – faites ce qui vous est demandé – et la vie n’aura pas à vous botter le derrière pour vous rappeler ce que vous devez faire"
(Guy Finley)

Péricope Biblique
"Père, entre tes mains je remets mon esprit"
(Lc 23, 46)


Padova-Mestre, c’est 20 kilomètres sur la carte, alors il n’y a pas de raison de se presser, d’autant plus que le gîte de ce soir est prévu … Seulement, dès le premier panneau indicateur, on s’aperçoit que le panneau : on est tombés … dedans. Il manque juste un chiffre sur la carte. C’est comme ces fameux panneaux indicateurs italiens, pleins de fantaisie, on croirait qu’ils ont été tirés au sort et accrochés au cas par cas … Pas de découragement, mais environ 19 kms de plus, ça fait presque 4 heures de plus … Et comme ce matin, je ne me suis pas pressé, comme la Wifi marchait très mal (ah ce blog, si on avait su …), comme l’ordinateur fait des caprices, comme sa liaison avec l’appareil photo nous fait revenir à l’ère d’avant la photo … Je ne pars qu’à l’heure où d’habitude, c’est la première pause (mais peut-être dormez-vous encore ?). Allez, le coin est superbe, on aperçoit les façades des belles demeures des doges et seigneurs locaux du XVIème siècle à nos jours, le ciel est dégagé, on a vraiment envie de flâner ! Non, ce soir, on est attendus à 20 heures, pas très tôt, non. Mais je marche bien jusqu’à cette heure-là, dur dur certains jours d’être pèlerin : Si j’avais su, j’aurais bien fait une – petite – entorse et pris le bus qui nous double pour gagner Mestre plus rapidement (et éviter de traverser sa banlieue assez sordide), mais voilà … quand on est plus bourrin que Moulin + Bourrain réunis, on fait ce qu’on a prévu de faire … Allez, ce qu’on a vu aujourd’hui, c’était plus beau que Venise, plus nature, plus serein, plus fait pour nous … finalement, Venise, c’est pas fait pour un pérégrin vers Gerusalemme, il faut savoir se limiter et être raisonnable (et là bien-sûr, il y a le célèbre proverbe qui dit qu’ « il n’y a que les imbéciles qui ne se trompent jamais »).

Jour J + 49 : Amédée


Allez, fidèle lecteur, je te tape encore ce soir : non seulement pour avoir de tes nouvelles (comment, tu ne nous as pas encore écrit ?), mais aussi pour renflouer les caisses de l’association … car elle est faite pour apporter la paix, le bonheur, le bien-être, la sérénité, et … faire plaisir à celles et ceux que nous croisons (et cela marche bien, cette assistance)! Or ce jour, avec Ben, avant d’arriver à Mestre, on est passés devant un magasin avec des super copains derrière la vitrine, condamnés à servir de sièges ou de tables basses : tu te rends compte du scandale : des nains de jardin destinés à supporter les postérieurs de vous, mesdames et messieurs les humains … Il paraît qu’en France comme en Italie, le racisme et l’exploitation des plus faibles n’existent plus, voilà un beau contre-exemple qu’il faut lever : mais Ben il a dit qu’il fallait payer pour leur rendre leur liberté et pour qu’ils puissent aller en paix : alors, je fais appel à vous, vos dons serviront pour libérer mes collègues (et accessoirement pour aider vos collègues les grands bipèdes).  Alors, je compte sur vous !!!!!! et ce soir, si je peux en placer une, je vais taper aussi mes hôtes Daniela et Giovanni, à qui, d’avance, je dis : Merci !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Giovanni  de  Venezia

Aujourd’hui, après une journée interminable et la traversée assoiffée de Mestre et de sa banlieue, nous avons découvert Daniella et Giovanni. Déjà, ils sont amis proches de Maria-Oliva et Mauro, donc d’office ils sont sympas … mais en plus ils sont chaleureux, habitant une belle maison en bordure de la lagune de Venezia ! Alors évidemment on n’a pas arrêté de parler, de se connaître, d’être conjointement en paix. En plus Giovanni, à la retraite après une carrière bancaire, est depuis quelques années diacre, alors tout cela, cela donne des sujets de discussion. Ils me reçoivent comme un prince, mettent les petits plats dans les grands, me préparent un lit douillet, qu’est-ce qu’on est bien après une drôle de journée … même si on se couche tard (après tout, demain, c’est la Domenica, et ils ont pas l’air pressés que je parte !.

"A venir" (Giovanni)

vendredi 24 juin 2011

Jour J + 48 : Vicenza => Padova (36 kms - Total = 1632 kms)

Pensée Spirituelle
"Un mur de séparation est fait pour être abattu. Toutes les pierres qui le composaient pourront alors être assemblées pour héberger les hommes, et non plus pour les isoler et les rejeter"
(Lanza del Vasto)

Péricope Biblique
"Ainsi parle Yahvé Sabaot : le large rempart de Babylone sera rasé totalement et ses hautes portes seront brûlées. Les nations peineront pour le feu qu’elles ont semées, et l’homme nouveau en sortira"
(Jr 51, 58)



Le principe du "courrier des lecteurs", vous connaissez ? plutôt que de vous parler du parcours de ce jour, des camions, de la chaleur, du bruit et de la pollution, pourquoi ne pas suivre cette piste ? Justement, parmi les commentaires de nos plus fidèles lecteurs, apparaissait ces jours-ci le message suivant : « Bonsoir Ben, un petit message lorrain où il pleut des cordes. La sécheresse, elle est où ? Peut être en Lombardie ? En suivant tes messages, j'ai l'impression que tu ne rencontres que des personnes allant dans le même sens spirituel que toi. J'espère avoir tout faux. Il y a pourtant des gens qui pensent et qui sont maghrébins, noirs, communistes, athées, homos, lapons ou autres boulangers. Je pense que l'on peut aussi aborder le problème de la paix avec ces gens là. Bon courage ». Bien sûr je tairais la provenance de ce message, mais je répondrais peut-être ainsi : « mon cher parrain, et même mon cher parrain préféré, merci pour cette pensée. Tu es le premier je pense à émettre une opinion courageuse (non que les autres ne le soient pas !), je tardais un peu à voir arriver une certaine contestation. Bon, concernant les conditions météorologiques, t’as qu’à venir faire avec moi ta rééducation d’opération du genou, on fera de plus petites étapes, ici, il fait beau et chaud (ah ces kinés, faut tout leur dire !). En tout cas t’es calé en géographie : ah, les lombards et les lombardes ! Alors, concernant la paix, là, vu de ma parrocchia ambulante, je pense que tu as à la fois raison et … moins raison !!!. C’est vrai, et tu l’as compris, que de ce côté-là des Alpes, je n’ai pas plus envie que du vôtre de dormir sous les ponts (je ne suis pas le zouave de l’Alma)… alors, vers six heures du soir en arrivant à l’étape, je m’adresse aux gens susceptibles le plus de m’accueillir (même si eux-aussi semblent assez susceptibles, mais pas toujours sur la même longueur d’onde !). Du coup, l’assistance aux gens du voyage dont je fais partie semble à ce stade assez ciblée … il est vrai aussi que je ne rencontre que des gens qui semblent « bien sous tout rapport … mais je ne veux pas faire preuve de racisme primaire a-priori et il ne m’est guère facile, sauf quand ils le portent sur eux, de m’adresser aux gens et de leur demander tout de go : êtes-vous communiste ? athée ? homo ? c’est que vous m’intéressez, c’est pour un sondage … bon d’accord, si la personne est noire … / ou lapone … / ou même maghrébine, cela se voit plus … C’est vrai aussi que si je vais acheter un bout de pain (là, je suis un peu raciste, je considère que les gâteaux ne valent pas tripette ici), là, j’ai plus de chance que pouvoir deviner que c’est un boulanger …

Mais penses-tu vraiment que le thème de recherche de la paix soit lié à une couleur de peau, à un mode de vie, à une profession (curieux, tu ne m’as pas demandé si j’avais rencontré un kiné, ou un parrain !) ? Personnellement je pense que la recherche de paix est conjointement liée à l’humanité toute entière ! soyons « catholiques » (au sens de « soyons universels ») ; sinon, je vais mettre un panneau dans mon dos, devenir un pellegrinno-panini, et remettre un questionnaire préliminaire ! Je crois que toutes les personnes se valent, que la spiritualité de chacun est une part de la spiritualité du tout ! En fait, dites-moi donc, fidèles lecteurs, c’est quoi à vous tous, votre « définition de la paix », me l’avez-vous faite parvenir (il ne reste que quatre mois pour remplir la clé USB) ? …

Allez, mon bachamois préféré, je vais aller dans ton sens, tu vas voir que je fais des efforts rien que pour te plaire. J’ai rencontré deux 'noirs' à la maison-mère des combonistiens (je ne saurai jamais comment cela s’écrit) de Verona, Si Si ! Bon d’accord, ils étaient missionnaires, et / mais leur conception de la paix était bien la même que la mienne : la paix intérieure est nécessaire à la paix vers l’autre, la paix en soi est liée à la paix ressentie de l’autre (même si … je dois t’avouer qu’ils ont un peu de mal, étant du pays, à comprendre lors de leur passage occidental provisoire notre mode de vie et nos comportements …) ! et puis, j’ai même rencontré (alors là, ça cumule), au foyer étudiant de Vicenza, un jeune étudiant en piano au conservatoire (jusque là, ça va …), chrétien (bon …) et palestinien (aïe), vivant à Bethléem (ben dis-donc, il les cumule, non ?) … et là, même s’il n’a pas trop su me parler de la paix (il n’a « que » 22ans), alors qu’il est directement concerné, mais pour lui, sa principale remarque – et là je le rejoins –, c’est que la paix, c’est quand on arrêtera de mettre des murs entre nous. Des murs, ça peut être beau (les murs d’image, les murs d’eau, …), mais quand ce sont des 'murs de la séparation', comme ceux de Berlin, entre les Etats-Unis et le Mexique, ou entre Israël et la Palestine, ce sont les des murs de la honte. Son exemple (familial ?) : quand un mur sépare en deux une maison et son jardin et qu’on doit faire plus de vingt kilomètres pour aller cueillir une pomme dans son propre jardin, comment voulez-vous qu’on ait l’impression de vivre en paix ? Comme sur les photos – ci-dessus – des deux faces du même mur du théâtre Olympico construit par Palladio à Vicenza, il y a un côté cour et un côté jardin, un côté rafistolé et un côté fleuri, un côté sympa et l’autre triste. C’est un peu cela, la paix, quand le mur empêche de voir de l’autre côté ou même de deviner ce qui s’y passe, cela coupe toute communication et tout espoir, non ?

Alors pour revenir à ma journée, comme il n’y a pas – encore – de murs (anti-bruit ou d’une autre nature) sur mon chemin, inutile de se battre, ce soir, dès en arrivant à Padova, puisqu’aucun des contacts pris en prévision de l’hébergement ne semble avoir porté ses fruits (des pommes du jardin ?), je me rends directement au Duomo … Et là, malgré l’assistance d’une sœur (mais comment voulez-vous que je sois reçu dans un couvent de bonnes sœurs ???), le Don, en pleine confession mais sans postulants-confessés, reste derrière le grillage (une sorte de mur ?) de son confessionnal et ne m’indique même pas qu’il ne peut pas , mais qu’il y a une sorte d’auberge de jeunesse dépendant des disciples de Saint-Antoine-du-lieu. Alors je m’y rends : ce n’est pas le coup des 15 Euros qui me ralentit, je ne suis pas James Bond et « demain sera un autre jour … » ; mais sans quelques mots de sympathie échangés avec Stefania, qui tient le lieu (et qui m’aurait bien reçu, mais …), ce serait encore une fois une possibilité de mur … Allez, bonne communication, bonne communion ! Tiens, une fois, j’irai interroger les tontons sur la paix ! tontons que d’ailleurs je remercie et j’embrasse chaleureusement ! (PS : que l’on se rassure, tout va bien pour moi !!!).

Jour J + 48 : Amédée


Ben, pour ne pas payer pour deux places à cette auberge de jeunesse soit-disant antonine (on en cherche encore la couleur, sans aucun racisme), il m’a mis dans le placard pour la nuit. Dans le placard, au propre comme au figuré ! un mur s’établirait-il entre nous ? Bon, allez, je ne le pense pas, c’est vrai que l’on est toujours logés par générosité, alors cette fois-ci … et puis comme cela, on ne m’a pas volé ! Et puis comme le placard n’était pas fermé à clé, j’aurai pu m’échapper et faire le mur … mais j’étais trop fatigué … Et puis peut-être pas assez mûr ! et comme c’est pas la saison de mon fruit préféré : les mûres, j’ai décidé d’être sage et de n’émettre aucun mur-mure ! Au fait, j’y pense, on n’a pas beaucoup de nouvelles de vous (ça, vous ne l’avez pas volé non plus !) … que devenez-vous, êtes-vous de simples lecteurs, ou bien souhaitez-vous nous faire signe et apporter votre propre pierre à l’édifice (sans en faire un mur) ? Comme ils disent ici, « a pronto » !!! En attendant, nous, on a bien écouté le torrent de paroles de Stefania, une vraie complainte sous forme de monologue, et ça, Stefania, elle avait certainement besoin d’avoir un interlocuteur à qui faire part de tous ses pépins de la vie pour se trouver en paix : alors, si on a pu lui au moins tenir ce rôle, on lui dit : merci Stefania !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Stefania  de  Padova

A l’auberge de jeunesse, pas un chat, Stefania n’est pas débordée : elle lit des magazines, les relit en attendant le jeune, le moins jeune, le pèlerin : tiens, en voilà un : moi … Alors dans le rôle du moulin à paroles, elle s’y colle : « je vous mets au calme, dans une chambre toute seule, reposez-vous bien, vous en avez besoin, c’est courageux ce que vous faites ! » ; At alors, ce sera une soirée bien calme en paix, car c’est simple d’être bien dans un certain confort, qui plus est sans vis-à-vis, ça évite de se fâcher !
 
"buono viaggio, grazie per farlo per noi ! pregate per noi, i nostri voti vi accompagnate, approfittate bene dei paesaggi e delle persone che andare ad incontrarvi !" (Stefania)
 (bon voyage, merci de le faire pour nous ! priez pour nous, nos vœux vous accompagnent, profitez bien des paysages et des gens que vous aller rencontrer !)

jeudi 23 juin 2011

Jour J + 47 : San Bonifacio => Vicenza (32 kms - Total = 1596 kms)

Pensée Spirituelle
"Dans la bataille technique pour construire la cité radieuse, le véritable enjeu était de ne pas perdre de vue les deux objectifs initiaux. Le premier : fournir dans le silence, la solitude et face au soleil, à l’espace, à la verdure, un logis qui soit le réceptacle parfait d’une famille. Le second : dresser face à la nature du Bon Dieu, sous le ciel et face au soleil, une œuvre architecturale magistrale, faite de rigueur, de grandeur, de noblesse, de sourire et d’élégance"
(Le Corbusier)

Péricope Biblique
"La Parole de YHWH fut adressée à Salomon : Cette maison que tu es en train de construire … si tu marches selon mes Lois, si tu accomplis mes ordonnances et si tu suis fidèlement mes commandements, alors J’accomplirais ma Parole sur toi, celle que J’ai dite à ton père David, et j’habiterai au milieu des enfants d’Israël, et Je n’abandonnerai pas Mon peuple Israël."
"Et Salomon construisit le Temple, et il l’acheva"
(1R 6, 11 - 14)


On a le droit d’avoir des lacunes en géographie, non ? et bien, pour le coup, un cours d’architecture, après ceux d’hydrologie et de cuisine. Vicenza est connue pour être le berceau d’Andrea PALLADIO, vous savez, ce, célèbre architecte de ses non-moins célèbres « villas palladiennes », lesquelles ont été inscrites en même temps que la dite-ville et avec juste raison Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. La raison (au moins, on ne mourra pas idiots) : « Vicenza représente une réalisation artistique exceptionnelle grâce à l’œuvre architecturale d’Andrea PALLADIO, qui, inséré dans le tissu historique, en a déterminé le caractère d’ensemble. De plus, la ville et l’œuvre de PALLADIO ont exercé une très grande influence sur les règles d’urbanisme et sur l’architecture dans la plupart des pays européens et dans le monde entier » … Bon, d’accord cela ne semble guère faire avancer le schmilblick (sauf que personnellement, comme certains le savent, l’architecture c’est mon dada)… mais allez, une fois n’est pas coutume (sic …). Une idée me vient : si on change le mot « architecture » par le mot « recherche de paix », le mot « architecte » par les mots « acteur de paix », et le mot « urbanisme » par les mots « règles de vivre ensemble pour un monde meilleur et de paix », qu’est-ce qu’elle donne, cette phrase, essayez-donc ! et sera qui, selon vous, cet artisan de paix, et quelle sera son œuvre …
J’attends vos avis !!!

Jour J + 47 : Amédée


La proposition de Ben , interdiction de répondre : « Ben », mais vous pouvez penser à moi ! en tout cas, dans le jardin public, Andrea PALLADIO, il est sympa, câlin, il ne bouge pas, on croirait peut-être qu’il est dur comme ses œuvres de pierre, mais vous ne trouvez pas qu’il fait vachement simple ? et puis, j’entends battre son cœur gros comme cela – non ce n’est pas l’effet du spritz … Il a cherché à faire des maisons comme à l’antique, mais où « tout le monde se sentirait bien » (mais il avait beau paraît-il être révolutionnaire, il n’a pas construit de HLM !). Bon, ce soir, après une journée où il ne manquait que Bison futé pour trouver un itinéraire bis, on va bien dormir bien à la résidence étudiante pseudo mais seulement pseudo-palladienne... Ben il a pas arrêté de parler avec des jeunes d’eux, de notre périple et de la paix, il faudrait quand-même qu’il oublie pas son âge, non ? Allez, dormez bien et bâtissez des palais de rêve !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Antonella  de  Vicenza

Le terme « hôtesse » est vraiment bien choisi pour ce soir, car il apparaît quasiment impossible de se loger pour un pèlerin … On se heurte à des moines d’un monastère comme à des murs, les paroisses n’ont pas de place (et pourtant par ici, les presbytères sont de taille … palladienne) … Alors la seule personne à vraiment remercier aujourd’hui, c’est bien Antonella, qui travaille comme hôtesse à l’Office du Tourisme. Devant le « refus poli » général, Eric l’a contactée, et elle se démène au téléphone devant moi quand j’arrive. A chaque fois, sa réflexion, suite aux dires de son interlocuteur, est « io capito / je comprends », car comme elle me dit, il y en a des excuses, toutes aussi valables les unes que les autres … Et finalement, Antonella me trouve une place dans une résidence étudiante peu luxueuse mais pas trop chère, avec cena et prima collatione : au moins, ce soir encore, il y aura un lit … Alors Antonella, qui semble apprécier les voyages (mais pas trop fatigants !) a la gentillesse de remplir mon livre de bord et d’accepter une photo avec sa collègue devant l’Office : Sympa !

"S’il vous est aussi difficile de continuer votre pèlerinage vers Jérusalem que de trouver un logement ce soir, je vous souhaite beaucoup de courage ! Bon voyage, vous nous faites envie … s’il n’y avait pas à marcher autant ! pensez à nous là-bas, envoyez-nous une carte postale, j’ai vraiment aussi envie de connaître !" (Antonella)

mercredi 22 juin 2011

Jour J + 46 : Verona => San Bonifacio (29 kms - Total = 1564 kms)

Pensée Spirituelle
Prière dans ma cuisine :
"Seigneur, maître des brocs, des pots et des marmites
Qui sont dans ma cuisine et dont j’ai le souci,

je ne puis être hélas la sainte qui médite
Assise aux pieds du Maître ou qui brode pour Lui,
Avec des blanches mains, la chasuble bénite ;
Alors, que je sois sainte en besognant ici.
Donnez-moi de vous plaire en ranimant la flamme,
En surveillant la soupe, en récurant l’évier.
De Marthe j’ai les mains, que de Marie, j’aie l’âme.
Quand je lave le sol, à genoux sur la dure,
Je pense que vos mais ont touché nos souillures,
Et se sont endurcies exerçant un métier.
De prier longuement je n’ai pas le loisir.
Pourtant, je dis encore : « Réchauffez ma cuisine
Au feu de Votre Amour ». Que votre paix divine
Corrige les excès de mon humeur chagrine
Et fasse taire aussi mes envies de gémir.
Vous aimiez tant Seigneur à nourrir vos amis
Sur la montagne, aux abords du lac ou dans la chambre.
Quand je leur servirai le repas que voici,
Ce sera Vous, Seigneur, qui daignerez le prendre,
Car c’est vous que je sers en les servant ici.
Ne cherche en nulle autre demeure
Ce que tu peux trouver ici,
C’est encore sous son propre toit
Que l’existence est la meilleure"

(donné par sœur Marie-Thérèse, Le Béage)

Péricope Biblique
"Comme le jour commençait à baisser, les douze s'approchèrent, et lui dirent : Renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver des vivres. Car nous sommes ici dans un lieu désert. Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par rangées de cinquante. Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient"
(Luc 9, 12 - 17)



Aujourd’hui sera une petite étape. D’une part parce que l’étape jusqu’à la prochaine grande ville, Vicenzia est trop importante pour la faire en une seule fois (62 km, faut pas pousser Papi dans les orties !), et d’autre part parce qu’il faut le dire : je me trouve bien dans la maison–mère des missionnaires. En effet, il y règne une grande paix intérieure entre tous, même si le fait d’être ici n’a pas été nécessairement choisi et si les relations en communauté ne sont inévitablement pas évidentes (mais cela, ici, cela ne se voit pas !)… Pas grand-chose à dire sur le trajet, la grande route pas trop empruntée car elle longe l’autoroute, mais le brouhaha perpétuel, et … le soleil ! Elle a été facile à choisir, cette étape. Il y a une gare, et donc un train, pour retrouver ce soir ma chambrette ! mais avant le retour au bercail (au moins, le gîte a été facile à trouver, Don Romeo n’a pas hésité longtemps à ma requête de prolonger d’une nuit mon séjour ici), visite de la ville de Verona – enfin de quelques lieux car la planche à billets, elle marche bien ici dès qu’on veut entrer quelque part... Le dôme, les arènes, bien sûr le balcon de Guillietta, avec pleins de Romeos au pied et des graffitis sur les murs du passage qui mène de la rue à la célèbre cour ! Tout est permis ici, c’est à qui fera le meilleur tag … mais aussi, allez, on va vous dire la vérité, les visites, c’est bien, mais quand on marche, quand on est un peu SDF, on apprécie de s’asseoir à une table, de poser et de boire un bon p’tit coup – Ah, ce verre de Spritz [apéritif alcoolisé le plus souvent à base d'Aperol (Aperol Spritz) et largement consommé dans les grandes villes des régions italiennes de la Vénétie et du Frioul-Vénétie julienne, vous saurez tout !] au pied des arènes, à écouter un orchestre de Jazz. De même le midi, entre deux bouts d’étape … De même le soir : et là, on peut le dire, les missionnaires, ils sont choyés. Il y a abondance, comme dans l’évangile d’accord … et ça c’est important : merci à ceux qui nous préparent notre repas quotidien, merci pour la paix qu’ils apportent à l’intérieur de notre corps et à notre corps intérieur. Leur diaconie à l’image de Marthe-la servante dans la cuisine, nous aide, nous qui sommes souvent trop Marie-la représentative qui a pignon sur rue … Allez, vive la nourriture spirituelle, vive les nourritures terrestres, les deux sont indispensables pour les pauvres humanoïdes que nous sommes, et c’est la combinaison des deux qui nous permet d’être en paix, alors, comme l’ont compris les missionnaires qui m’ont ouvert leur porte et leur table, je vous souhaite bons appétits !

Jour J + 46 : Amédée


C’est vrai que cela fait du bien, les étapes. D’abord, je sors du sac pour m’aérer, et en plus je vois plein de gens … on discute, on étonne, on surprend … Si les voyages forment la jeunesse, les échanges forment les contacts, la convivialité et montrent que l’on est proches les uns des autres … Bon, c’est vrai, Ben, il me montre pas à tout le monde, mais quand la discussion se forme à la table d’une terrasse, d’un bar ou d’un boui-boui, là, les gens, ils se taisent, puis ils rigolent – peut-être qu’ils se moquent de moi ? –, et ça, c’est sympa de se souhaiter bonne continuation. Alors de temps en temps, je me lâche et je me montre en spectacle, comme ici devant les arènes de Verona (je vais décrocher le premier rôle pour Aïda! ). Bon, moi, Amédée, j’aime bien manger (je garde la ligne) et trinquer (je suis raisonnable, moaaah !), même que Ben il dit que c’est un bon moyen pour arriver à faire la paix et à être en paix. Allez, tchin !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

 Padre Gilberto  de  Guedi

Gilberto, je l’ai tout de suite repéré lors de la première messe à la maison-mère des Combonianisti , hier soir. Il faisait très jeune, ce n’est pas un critère, mais cela nous a vite rapprochés … Et pourtant si, Gilberto est là, alors qu’il est missionnaire en République Centre-Africaine, ce n’est pas vraiment pour se reposer, c’est pour parvenir à se soigner, car le Paludisme et la Diphtérie sont toujours présents là-bas, et malheureusement, il n’est pas passé au travers des mailles du filet. Il se trouve bien ici, mais n’a qu’une hâte, retourner là-bas et rouvrir le séminaire combonianistien qui a provisoirement fermé. Avec Gilbert, nous évoquons tout, la difficulté des prêtres ici et là-bas, la motivation des séminaristes africains, la sexualité des évêques et des prêtres africains, la France et Paris … Bien sûr, il y a aussi plein d’autres missionnaires avec qui je discute ici, de la politique, de la France, de l’Italie, de leur pays d’adoption, et tous semblent plus qu’intéressés par ma pérégrination, que d’aucuns comparent avec leur action sur le terrain ! Ah, j’invite Gilbert chez moi, et … je suis invité à Bangui !!!

"Cher Benoît, sois un homme qui écoute, prévoyant et construit sa maison sur le roc qui est le Christ ! Ciao" (Padre Gilberto)

mardi 21 juin 2011

Jour J + 45 : Peschiera del Garda => Verona (32 kms - Total = 1535 kms)

Pensée Spirituelle
"Un esprit qu’on néglige devient le terreau de toute auto-destruction"
(Guy FINLEY)

Péricope Biblique
"Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde"
(Mt 28, 18 – 20)


Moi, aujourd’hui, je n’ai fait que 32 km … Pas mal déjà, me direz-vous, à raison d’un peu plus de 5 km / heure, bon cela ne fait que … 6 heures de marche … d’autant plus que ce matin, j’ai pris le temps, avant de partir, de marcher le long du lac de Garde, de me glisser dans l’eau voluptueusement tiède au soleil levant mais déjà ô combien bienfaisant … puis de ranger mes affaires, puis d’être appelé du bas de la place de l’église par Don ? car « io dico la messa ! » (ce qui laisse supposer que ma présence est plus qu’indispensable !). Alors j’y vais – au moins pour rendre les clés ! – Petit déjeuner face à l’onde, puis en route sur le bord de la route surchargée … Mais pas grave, ma pensée du jour est surtout : « mais qu’est-ce que je vais donc leur dire, s’ils me demandent à mon retour d’évoquer mon voyage ? quelle teneur de « causerie / conférence » ? et qu’est-ce que je ne leur dirai pas, et qu’est-ce que je ne saurai leur dire ? et qu’est-ce que ne voudrais pas leur dire (ça c’est facile, c’est « Joker ! ») ? Bon, après tout, vous verrez bien, si cela vous intéresse, vous n’avez qu’à la préparer, votre question (il vous reste cinq mois) … Donc pour reprendre mon idée, après cette route surchargée mais où tout va vite, arrivée à Verona, près du Teatro romano, à chercher la maison-mère de la Congrégation des Combisti (et c’est pas facile de le trouver, dans une ville de plus de deux mille ans). Je trouve enfin, à coup de forfait de téléphone, je suis accueilli avec une certaine expectative par la dame charmante de l’accueil car personne n’est au courant … puis après quelque attente, Romeo, le supérieur, mène son enquête à la manière du commissaire Moulin, en m’interrogeant de manière à la fois professionnelle et sympathique. Oui, ça y est, io sono pelegrinno, et je suis remarquablement accueilli … Là, je dois dire, merci à celui qui devrait être, dans mon monastère franciscain imaginaire, le frère hôtelier, de m’avoir trouvé cette adresse hors du commun …

Bon au bout de vingt lignes et plus, voilà ce que je voulais dire, on me dit pérégrin sur cette terre, mais que dire de tous ces missionnaires qui se retrouvent ici, à plus de 80, dans la maison-mère, soit parce qu’ils y travaillent (accompagnés de laïcs auprès de qui je me permets aussi de tirer mon chapeau bas), soit parce qu’ils s’y reposent, souvent en attente ou non de résultats et / ou de traitements médicaux (et Dieu sait si en Afrique, continent privilégié mais non unique pour ces missionnaires, les risques de maladie ou d’accidents se réalisent souvent), ou – plus poignant – ceux qui y finissent leurs jours, dans l’attente … Ainsi, exemple pas pris au hasard, la messe de 18h20 au second étage (celui qui regroupe ceux qui sont « assez diminués ») est très poignante (et le serait même pour toute personne croyante ou pas, au moins sensée). Pas de commentaire à en faire, plein de prêtres, souvent d’un certain âge. Je fais durant la messe comme ceux qui pourraient se lever : je ne me lève pas … puis on fait tous les étages. Les Vêpres dans la grande chapelle au premier étage, et le repas (pour ceux qui le peuvent) au rez-de-chaussée. Quelle abondance, mais comme dit l’économe, c’est important pour ceux qui sont là, un certain temps ou un temps certain … Allez, à chaque étage, je suis présenté, plein d’échanges, soit un sourire, soit un geste, soit une parole, soit une confidence (et à chaque fois pleine de sérénité, mais souvent avec l’expression d’une envie de « repartir sur le terrain, soit pour y travailler et y prier encore, soit pour être là-bas quand …). Ah, que la vie n’est pas facile, notamment pour ces hommes de Foi et de terrain qui ont TOUT donné pour être là-bas, et qui reviennent forcés, avec une impression de … soyons heureux, mes amis, nous qui avons tout, qui baignons dans tout, qui ne manquons de rien …

Jour J + 45 : Amédée


Quel accueil ! bon d’accord, on a un peu attendu, en arrivant à Verona, bon d’accord, un pelegrinno, c’est pas courant dans la maison mère des Combonisti (et pourtant, s’il y en a bien qui sont des pérégrins sur cette terre, ce sont bien les missionnaires). Mais alors ici, dans cette maison combonicienne, on sent une âme. Je crois que je vais me faire baptiser, moi catéchumène Amédée (formé par ces missionnaires), en traversant le Jourdain, dans quelques mois (quoi que … bon, vous l’avez-vu, j’ai un peu appris à nager, mais je suis fragile, avec mes fractures, ma porosité et mon intérieur assez coton – le tout à prendre au premier degré, SVP –). En tout cas, voilà bien une oasis de repos sur la route de la destinée humaine, une oasis de paix, et pour cela, on peut vous le dire à vous, Padre Romeo et à toutes les personnes qui travaillent ou qui résident (temporairement ou plus longtemps …) dans votre maison : merci de nous avoir accueillis, nous aussi pauvres pérégrins sur cette terre, merci Padre Romeo !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

  Don Romeo Balland  de  Verona

Alors ça, il faut le faire ! Depuis un mois que je suis parti, beaucoup de personnes me parlent de « signe », et me voilà à Verona, accueilli comme un missionnaire de la paix avec la plus grande humilité mais aussi avec la plus grande chaleur possible dans la maison-maire de la congrégation missionnaire liée à Daniel COMBONI (1831-1881, fils de paysans pauvres qui devint le premier Evêque de l'Afrique Centrale et un des plus grands missionnaires de l'histoire de l'Eglise). Et le voilà ce signe, sans balcon aucun : je suis reçu par son supérieur Don … Romeo. Oui, on est bien à Verona ! Tout de suite, après – quand-même – avoir montré que je ne suis ni un SDF ni un escroc, je suis présenté, et même intégré à la communauté … Une petite chambre simple mais confortable, une salle de bain presque personnelle, la messe au second étage avec les âgés et les malades – très poignant - Les Vêpres au premier étage, le repas avec la communauté valide au rez-de-chaussée, de nombreux pères missionnaires (surtout en Afrique) viennent me voir et discutent, échangent leurs problèmes, leurs soucis, leur éloignement du terrain, mais aussi leur incroyable sérénité ! et avec Padre Romeo, c’est un échange simple et parfait, linéaire, serein, positif, sans aucun commentaire vu ce qu’il se donne la peine d’écrire sur mon carnet de voyage :

"Cher ami Benoît, pèlerin sur les routes du monde : marche, contemple, souffre, offre, prie … Le monde a besoin de quelqu’un qui croit, ose, est disponible sans prétentions, sait partager joies et souffrances. Au nom de Dieu et du Christ qui s’est fait pèlerin sur les routes d’ici-bas" (Padre Romeo Balland)

lundi 20 juin 2011

Jour J + 44 : Ghedi => Peschiera del Garda (43 kms - Total = 1503 kms)

Pensée Spirituelle
"La réalité et le renouveau. Autrement dit, à mesure que nous apprenons à nous abandonner à la Source de vie qui n’a de cesse de recommencer, nous sommes habilités à voir que toute occasion ratée en apparence est en réalité une nouvelle possibilité à exploiter"
(Guy Finley)

Péricope Biblique
"Ne vaticinez pas ! l’opprobre ne vous atteindra pas. La maison de Jacob est-elle maudite ? Yahvé a-t-il perdu patience ? est-ce là sa manière d’agir ? Regardez bien : ses Paroles ne sont-elles pas bienveillantes pour son peuple Israël"
(Mi 2, 6 – 7)


On le savait dès le départ, ce serait de la route, de la très grande route, avec du trafic, beaucoup de trafic, et pour une destination de villégiature touristique, très très touristique. Alors évidemment, du bruit, de l’attention en marchant, du soleil qui tape, et … plein de monde ! Que voulez-vous, quand on se permet de prendre le chemin non pas des écoliers mais des estivants vers le Lago de Garda (lac de Garde), eh bien, comme disait Carmen, on doit « prendre Garde à soi » … Heureusement ça avance tout seul, on a beau être Moulin, on n’est pas Don Quichotte et on n’a alors pas à les combattre, ces moulins à vent, il faut faire avec … Avec les routes surchargées, le bruit, la sur-consommation, la hausse des prix, l’indifférence générale. Alors une question … est-ce que cela en vaut la peine de faire quelques kilomètres en plus pour aller voir cette masse d’eau , eh bien, la réponse est : oui, cent fois oui, car mille millions de sabords (comme aurait dit le capitaine Haddock qui aurait trouvé ce lac plus grand que sa baignoire mais plus petit que les routes maritimes prises par ses ancêtres pour trouver le trésor de Rackam Le Rouge), le lac de Garde, c’est une pure merveille !!! alors (vous allez tous les avoir), chantons comme cette chère Edith qui piaffait si bien « non, rien, de rien, je ne regrette rien ! (même si demain sera un autre jour) » On se croit dans une station estivale de la côte d’Azur avec le sel en moins dans l’eau, mais c’est un peu Saint-Trop … avec les mêmes difficultés pour se loger. Premier refus de la première paroisse, non-retour par la congrégation antonine, bâillement aux corneilles (« on vous recontactera … », si si !) de la seconde paroisse. Heureusement la troisième est là … l’aspect matériel va s’arranger, avec un logement très individuel ! allez, finalement ce soir, j’aurai pas besoin de raconter une nouvelle fois mon périple, mon projet et moi … je vais me manger tranquillement mon jambon-melon (bon d’accord, ça manque de consistance, mais c’est frais ! et ça change des pizzas et paninis !). Allez, bonne nuit, c’est la plus courte de l’année !

Jour J + 44 : Amédée


Ben, il vous a fait tout le répertoire de sa culture littéraire et musicale, c’est peut-être parce qu’il est débordé et qu’il n’a même plus le temps de lire le soir ou de chanter sur la route ! moi, je dis pour lui, ce qui est bien, c’est qu’il a pu se baigner dans une eau chaude (enfin, chaude, pour ceux qui le connaissent, il dit toujours cela …). Ce soir, on va pousser les tables, étendre par terre trois manteaux retrouvés au bas de l’escalier, amenés par coïncidence par des paroissiens généreux pour les donner aux plus démunis (espérons qu’il n’y a ni poux ni puces), et on va s’allonger dessus, ça va faire comme du temps d’Astérix légionnaire ou d’Alix et les spartiates, par Toutatis ! et puis comme cela, on va pouvoir dire, pour son accueil : merci « Don ? au nom inconnu !

Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :

  Don ??? de Peschiare del Garda

Un prêtre pressé qui lève un sourcil devant un pèlerin parce que celui-ci vient le voir et lui dit qu’il fait un long périple … Un prêtre qui n’a probablement pas de temps et qui n’adresse pas une parole à ce pèlerin, mais qui demande alors à un jeune de montrer à ce foutu pèlerin le chemin d’une salle paroissiale au second étage d’une vieille maison, en lui donnant les clés … Un prêtre que ce pèlerin ne devait certainement pas revoir, et encore moins reconnaître … Un prêtre dont le toujours même pèlerin ne sait même pas le prénom … Mais finalement, un prêtre qui dépanne matériellement ce pèlerin … En même temps qu’un prêtre avec qui il n’y a pas eu d’échange … Finalement, quoi, un prêtre pressé et débordé … Un prêtre !

"?!?!?!?!" (Don ?)

dimanche 19 juin 2011

Jour J + 43 : Chiari => Ghedi (42 kms - Total = 1460 kms)

Pensée Spirituelle

"Ce que tu désires le plus, tu ne l'obtiendras pas par toi-même mais par beaucoup d'humilité et dans l'abandon du cœur"
(Saint Jean de la Croix)

Péricope Biblique
"Avant la gloire, il faut l'humilité"
(Pb 15, 33)


Une journée merveilleuse, celle de tous les contrastes, à tous points de vue ! parti pas tôt (è la Domenica !), Pas grand-chose à manger alors un p’tit déj copieux au bout de quelques kilomètres, à Castrezzato, avec défilé des fanfares, des notabilités coiffées d’un superbe chapeau à plumes (que l’on n’oserait pas porter de notre côté des Alpes …). Du clergé des gerbes et du drapeau, le tout dans un climat d’attention et de respect suprême : ce qui me fait dire qu’en France, on est loin du compte avec nos complexes de supériorité et notre foutue laïcité (pas si foutue que cela, hélas – même si pas sûr que beaucoup de monde hors de nos frontières nous l’envie – , car si tout le monde travaillait dans le même sens, peut-être que les « choses » - dont la paix – avanceraient un peu plus !). J’ai nommé la « laïcité à la française » !!!». Bon ça y est, j’ai poussé mon coup de gueule hebdomadaire ! allez on reprend la route, en pensant à cette journée particulière, celle des papas, des papas de tous genre, ceux qui sont encore là et ceux qui ne sont plus là, ceux qui ont la joie de le fêter et ceux qui ne l’ont pas, à cause de tension, ou parce que leurs enfants ne sont plus là … et puis c’est aussi pas mal la fête des mères, puisque, si vous me suivez bien, s’il n’y avait pas de mères, il n’y aurait pas de pères ; et s’il n’y avait pas de pères, il n’y aurait pas de mères (ça c’est un peu comme l’œuf et la poule, améliorés sous l’effet du cafe stretto) … Que des petites routes, pas de circulation, et plein de gens (mais alors plein, je vais enregistrer mon pédigrée) qui me regardent avec des yeux ronds comme des nouilles à bouillon, ou qui se déplacent pour en savoir plus … Les lois de l’hospitalité s’incrémentent par ici ! déjeuner de paninis à la terrasse d’un café, c’est reparti parmi les champs de maïs géants baignant dans des mares d’eau, le tout parsemé de fermes souvent géantes, nickel et luxueuses … Un papi m’offre de l’eau sur le bord de la route, je trouve même une fontaine distribuant de l’eau courante, de l’eau fraiche et de l’aqua frizzante. On n’arrête pas le progrès. Faut dire qu’il fait chaud, pas loin de la température du corps... Arrivée à Ghedi comme une lettre à la poste (sauf qu’on est Dimanche), je gagne le centre Oratorio (comme dans la précédente ville, accord Parrocchie – Commune pour les activité pour les jeunes, on m’indique un padre, puis un second, qui m’accueillera chez lui ce soir vers 19h45 après la messe. Allez, pour changer, ce sera une soirée soutane ! en attendant, la terrasse au soleil aveuglant d’un café branché, parmi une musique de zinzins (disait Mémé) avec des jeunes qui ont à peine la moitié de mon âge (mais pas gênant, au contraire, même si tout fout l’camp) : vivement 19h45 qu’on gagne la casa de Don Renato : ce sera à la fois calme et riche !

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