Information spéciale :
A n’y plus rien comprendre, comme avant-avant-avant-hier et comme avant-hier, et l’inverse d’avant-avant-hier et d’hier !
Au revoir la Bosnie Herzégovine, Bonjour la Croatie
Et non, le Ben, il se moque pas de vous, c’est bien vrai !
Pensée Spirituelle
"Essaye de percevoir à tout moment avec attention ce qui existe. Marche, assieds-toi, tiens-toi debout, respire, écoute en pleine conscience"
(Anselm GRÜN)
Péricope Biblique
"Vous devez renoncer à votre ancienne façon de vivre, à cet homme déjà vieux qui se laisse égarer par ses passions et se détruit lui-même"
(Eph 4, 22)
Et ben non, ce n’est pas de la blague, ces passages de frontières réciproques à répétition ! bon, là je vous avais prévenu hier en vous évoquant cette étrange percée terrestre de la Bosnie-Herzégovine vers la mer ! Ca y est, les 6 kms de large sont franchis, me revoilà parmi les Croates (ça fait presque Astérix – si je lui ressemble – chez les Croates, nouvel album à sortir, et là, je peux donner des anecdotes sur les croates à Uderzo et Gosciny & successeurs !) Mais l’histoire de ce jour, qui tourne autour du glaçon, commence … ce matin dès 7 heures sur la terrasse de l’hôtel voisin de la pension, où je prends mon petit-déjeuner. Je ne suis pas seul, deux dames d’un certain âge sortent de leur voiture, me font un signe. Comme à tous les coups, elles me demandent si je suis marcheur – ça se voit avec mon sac et mon bâton, non ? ou alors c’est une nouvelle forme de drague ! – et où je vais / ce que je fais … L’histoire aurait pu s’arrêter là, si quelques heures plus tard, vers 16 heures sur le bord de la route, une voiture s’arrête. Bon ce n’est pas la première – ni la dernière – fois que l’on me propose de me prendre en stop …et j’ai toujours à ce jours refusé … Et par la fenêtre, j’aperçois les deux mêmes dames que ce matin ! c’était inévitable, en voiture, elles ont fait le trajet plus vite que moi … et elles me saluent à nouveau … Je continue à avancer, en pleine forme, même si j’ai à cette heure l’allure d’un glaçon en train de fondre à grande vitesse ! Et voilà-t-il pas que deux kilomètres plus loin, grand coucou de ces dames qui se sont arrêtées à la terrasse d’un petit café. Et là, elles me proposent, si je le veux, de m’emmener à Dubrovnik. Plus de neuf heures de marche dans les pattes, pas de village en vue, restent vingt bornes pour Dubrovnik, là je craque et je dis oui ! Voilà comment je fais connaissance des deux premières personnes qui me prennent en auto-stop ! Discutailles dans la voiture, elles sont sœurs jumelles, célibataires, infirmières toutes les deux, et sont venues faire leurs courses à bas prix en Bosnie-Herzégovine ! Bon là, je me dis : elles sont sympas, elles me disent même, lorsque je leur raconte mon périple, que je suis « quelqu’un d’intéressant » ! donc je me dis : l’affaire est dans le sac, elles vont m’héberger ce soir ! Eh bien, dans le panneau, le Ben – Béage ! elles me laissent à l’entrée de Dubrovnik ! je ne connaîtrai pas leur home, je connaitrais peut-être encore la Campagne de Russie pour trouver un logement (surtout qu’à Dubrovnik, c’est le coup de bambou) … Bon, heureusement, je suis tout près de la gare routière, il y aura bien un bureau d’information touristique … Même pas le temps de l’atteindre, car je vois assise sur un banc une dame âgée avec un panneau « rooms – zimmer ». Je me dis que je dois tenter, être le poisson dans l’eau chaude à qui on tend un hameçon : incroyablemais vrai, on sent l’expérience. Elle me donne tous les arguments de marketing possibles (prix, situation, équipement, photos à l’appui), on négocie pas mal, et l’affaire est dans le sac. Pas donné, mais vu l’heure et ma liquéfaction, c’est pas mal pour Dubrovnik. Alors elle appelle son mari, m’explique qu’il va venir me chercher en voiture. Un peu inquiet (serai-je logé à perpète ?). Eh bien non, il arrive, m’embarque, pendant que madame continue à taper le client ! et me voilà dans une villa à fleur de colline, accessible uniquement par les escaliers, un peu kitch mais bien équipée ! Je file me baigner à la plage proche, sympa, je me rends à pied à la vieille ville de Dubrovnik (j’avais pas assez marché ? là c’est un four, y’a même plus de glaçon), reviens en bus parce que c’est trop, et retrouve mon couple sympa de personnes âgées, au milieu de leurs bougainvillées et de leurs plants de tomates. Et ils m’offrent le raki de la maison ! là comme il n’y a ni eau ni glaçons, je suis un peu paf … Allez, une pizza sur une terrasse dominant le port moderne de Dubrovnik, au bas des marches … Et quand je reviens, comme Papy joue aux cartes avec sa petite fille très sympa, me voilà embrigadé dans une partie de Rami, pas deux, je tombe dans Morphée et ses bras … Et demain, y’aura des dispositions pour remédier à cet épiphénomène d’auto-stop non - complètement – volontaire de l’après-midi ! mais quelle paix dans cette oasis de verdure et de gentillesse (un peu colorée peut-être par l’odeur de l’argent, non ?) !