Pensée Spirituelle
"Quelle magnifique cohabitation qui fonctionne bien entre Chirac et Jospin ! Notre premier ministre sous les jets de pierre en Palestine : il y en a un qui n’a plus de cheveux sur le caillou et l’autre qui a encore des cailloux sur les cheveux !."
(Laurent RUQUIER)
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Et il fut dit par Moïse à son peuple : « Cohabitez ce lieu et mangez [de ses produits] à votre guise, mais dites : rémission [à nos pêchés] et entrez par la porte en vous prosternant. Nous vous pardonnerons vos fautes. Et aux bienfaisants (d'entre vous,) Nous accorderons davantage."
(Sourate 7 [Al-Araf], Verset 161)
Encore un drôle de sujet, après celui de la religion et après celui des femmes : celui de la « Cohabitation » ! mais don’t worry, rassurez-vous, à sept mois de la présidentielle, alors que vu d’ici la France, c’est pour les turcs encore et toujours les mêmes questions : Sarkozy et ses challengers d’une part, Carla et son bidon d’autre part, et encore et toujours DSK et son Sofitel … Je ne l’aborderai pas sous cet angle ; triste spectacle en effet que la toile web donne comme image en pâture au monde entier … J’en arrive presque à regretter, face aux questions qui me sont posées, ne m’être jamais intéressé au football, autre image de prédilection par ici ! Non, la cohabitation, c’est ce qu’ont dû vive pendant des siècles les moines de ce petit monastère troglodytique que je vais visiter avec mes nouveaux compagnons dans l’après-midi … C’est aussi déjà ce pèlerin qui marche et qui investigue le pays – donc moi-même aussi – qui rencontre ses habitants pour des expériences partagées, c’est aussi le Ben accueilli le temps d’un soir dans une oasis d’un genre très actuel ! Du côté de la marche, me voilà maintenant sur les hauts plateaux, plus trop de cheminées de fées, plutôt par endroit de gros rochers diaboliquement dangereux quand ils tombent sur la route … Je commence à tracer à grands pas, l’étape du jour sera très courte, et la seule ville traversée sera celle de l’arrivée de l’étape : Pozanti où rien ne se passe, décidément, pas plus que dans le désert – steppe traversé depuis hier, dans laquelle elle semble avoir été artificiellement construite … Probablement, devant aussi peu d’étonnement de ma part, suis-je tellement devenu un réel co-habitant de cette Turquie pacourue aujourd’hui depuis un mois, à tel point que les choses ne me surprennent plus autant qu’il y a quelques semaines. Voilà tout juste ce qu’en dit Wikipédia : « Pozantı est une ville et un district de la province d'Adana, dans la région méditerranéenne en Turquie ; une autoroute moderne la traverse. Le seul monument historiquement intéressant dans la ville consiste en l’ensemble formée par la mosquée et la fontaine du général ottoman Cemal Pasa, bâti en 1919 et maintes fois restauré depuis … ». Ca vous renseigne, non ? et peut-être que comme moi, cela vous donne envie d’aller voir ailleurs ce soir ? Eh bien tout est prévu dans ce voyage finalement pas si mal organisé que cela … C’est un peu comme à l’école, comme je finis de bonne heure, j’ai le droit à une récréation, aucune perte de temps, je prends un bus semi-local pour une bonne petite quarantaine de kilomètres, à peine le temps de me retourner que je débarque déjà à la gare « Otogar » de cars de Nidge, pour reprendre illico-presto un bus encore plus local … et c’est là que je vais découvrir « Toki » de Nidge, et ses heureux … colocataires ! (il faut vous dire que j’avais cherché hier désespérément cette « ville » sur Internet hier pour la localiser, j’avais obtenu des centaines de réponses bizarres, une explication s’impose : je croyais donc que c’était le nom d’une ville à côté de Nigde, c’est un conglomérat de plein d’immeubles pareils des « T.O.K.I. » initiales signifiant « zone HLM », abritant ici plus de 5000 habitants d’un coup, au beau milieu de nulle part, à plus de dix kilomètes du centre-ville, heureusement bien desservi par les transports en commun ! il y en a donc deux ou trois à Nidge, des TOKI, et pareillement partout, c’est cela la Turquie actuelle) … En tout cas, là une fois de plus, je sens que je vais vous rendre jaloux par la merveilleuse rencontre (qui fait que j’y passerai deux nuits, entrecoupées une fois de plus de trajets en transports en commun encadrant l’étape de demain !. Mais ceci sera une autre histoire). Une après-midi de rêve se passe, rencontre de joyeux drilles autour d’un petit-déjeuner à 14h00 ( !), visite du monastère troglodyte d’Eski Gümüs (celui de la photo, entièrement creusé et sculpté dans le tuf, n’a rien à envier à ceux de Göreme, cars de touristes en moins. Fleuron des édifices des Xe et XIe siècles, réparti autout d’une immense cour elle-aussi creusée dans le roc patiemment par l’homme, Eski Gümüs hébergeait une trentaine de moines. Ses fresques (où se mêlent des scènes religieuses – dont de la vie du Christ –, des scènes de la vie profane, et des représentations de fables d'Esope) incarnent un style byzantin monastique qui se répandit dans une vaste aire géographique. Puis c’est direction la vielle ville de Nigde, sa célèbre mosquée (sur laquelle on détecte une représentation énigmatique d’un visage féminin au-dessus de la porte d’entrée – de telles représentations sont pourtant interdites dans l’Islam, est-ce un clin d’œil de l’architecte de l’époque ? bizarre … – et son micro-château. C’est intéressant, et même beau, mais combien est préférable la visite de l’appartement de la bande des trois – jamais moins, toujours plus avec ses visiteurs arrivant de partout – : je nomine, Ali, Üral et Hüsnü !