Pensée Spirituelle
"N’importe qui peut tracer une voie vers le bonheur. Des millions d’individus le font chaque jour ! mais rares sont ceux qui trouvent ce qu’ils cherchent : ce sont ces voyageurs qui ont refusé de désespérer quand ils ont perdu leur chemin."
(Guy FINLEY)
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Muhammad], de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentours, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient, le Clairvoyant."
(Sourate 17 [Le voyage nocturne], Verset 1)
« Les voyages forment la jeunesse ! » est-il souvent dit ! alors que vivent les voyages … et les voyageurs ! On en voit pas mal, des voyageurs, en Turquie, et bien sûr si à Istanbul, Izmir ou Antalya on en trouve de tous les âges (et même d’un certain âge), des touristes, sur mon chemin, ce sont plutôt les étudiant(e)s qui abondent … Enfin, quand je dis « abondent », c’est plutôt aux étapes, car sur la route, toujours qu’un seul fada : MOI ! Maintenant la direction est plein Sud, vers la capitale du pays, Ankara … Et cela se sent, car les paysages semblent moins arides, les constructions plus proches les unes des autres, ce n’est pas forcément toujours joli, car force est de constater que la Turquie qui s’achemine vers une réelle modernité transforme la nature à grands coups de serpe (espérons seulement que le résultat, dans quelques années quand tout sera – un peu plus – stabilisé, sera esthétique !). Du même coup, je quitte aussi l’accueil rural, montagnard, tout devient plus superficiel, rapide, plus tourbillonnaire, un véritable mélange des genres … Mais qui peut s’y retrouver, dans ce chantier dantesque, causé par et causant tout à la fois une émigration vers les périphéries tentaculaires des grandes cités, selon un exode rural conforme à tout ce qui se passe dans tous ces pays qui ne sont pas encore « industrialisés » mais qui ne sont déjà plus « en voie de développement (pour employer des « gros mots ») … Eh bien, les voyageurs, eux au moins s’y retrouvent très bien, habitués qu’ils sont par leur recherche de la nouveauté, du changement et de l’inattendu … Et finalement, je m’aperçois que de plus en plus (et sans négliger pour autant les autochtones et leurs bons côtés bien d’ici …) je noue des contacts avec ces « aliens » semblant parfois débarquer d’une autre planète. Car ils font eux-aussi partie de la population locale ! Et bien sûr je m’associe à eux, j’en suis un moi-même, un « alien », peut-être plus fondu dans le paysage, vu ma lenteur d’escargot très « couleur locale » … Ainsi ce cher Jacob, très tourné vers l’Afrique de par ses études et son intérêt, mais qui arpente quelques jours la Turquie, voulant tout voir, l’Ouest puis le Sud puis le Nord en passant pourquoi pas par l’Est, ressemblant du coup plus à un lièvre-voyageur … Et voilà, vous l’avez compris, telle la fable de La Fontaine, le lièvre et la tortue se sont retrouvés sur le chemin, étant peut-être faits pour comparer leur célérité (quoi que, comme dans l’épilogue fabulatrice et fabuleuse, il faille souvent parier sur les outsiders, et c’est tant mieux !) mais aussi pour passer un bon moment (et même un moment bon) ensemble. Car finalement, n’est-ce pas cela qui est génial, dans les voyages, le fait de « franchir la porte » pour se frotter à l’inconnu et pour se rencontrer … Allez, que vivent les voyages et … les voyageurs ! et en avant la musique !