Pensée Spirituelle
"Le chef du troupeau est un animal comme les autres."
(ANI)
Péricope Coranique
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Alors, les Anges l'appelèrent pendant que, debout, il priait dans le Sanctuaire : « Voilà que Dieu t'annonce la naissance de Yahya, confirmateur d'une parole de Dieu. Il sera un chef, un chaste, un prophète et du nombre des gens de bien »."
(Sourate 3 [La famille d’Imran], Verset 39)
Notre Père … notre grand-père … notre chef … Me voilà donc presque arrivé au bord de la Méditerranée, il y avait longtemps que je l’avais quittée ! Déjà cinq semaines en effet que je randonne (si l’on peut dire) en Turquie. Que d’aventures, quel pays extraordinaire, sympathique, vraiment différent de ce que l’on peut découvrir en n’y venant qu’une semaine dans un hôtel, à Izmir, Bodrum ou Antalya ! Et finalement, quelle chance j’ai ! Cela recommence à faire bien chaud dans la journée, la végétation est plus présente, signes que l’influence maritime se fait sentir, et c’est tant mieux ! Car les paysages désertiques, c’est bien beau, mais d’une part ça manque de couleurs (ah, ce beige – ocre uniforme, il ne manque que les dunes pour faire Sahara). Mais en plus comme il y a plus d’habitants par ici, il y a plus de maisons, donc plus de routes, et donc pas uniquement cette deux-fois-deux-voies de malheur ! pas de bande d’arrêt d’urgence sur les petites routes, donc je ne m’arrête pas, je fonce, j’avance, j’ai bien envie de la revoir, ma mer !
Et je me pose la question : Comment la Turquie a-t-elle pu et peut-elle arriver si vite à entrer dans l’ère moderne ? … Et bien-sûr en conservant ses traditions ! une des réponses, elle est facile : grâce au « grand-père des turcs », ainsi affectueusement dénommé par tous (ou presque tous) les gens que je rencontre. J’ai nommé Atatürk ! Bien-sûr vous savez tous mieux que moi tout sur sa vie, sa carrière, son œuvre, son influence … Je ne vous ferai pas son portrait, il est affiché ou bustifié ou statufié partout, et puis, je vous rappelle qu’il y a Internet pour cela, mais c’est bien grâce à lui et à son charisme, additionné du fait que l’époque devait être propice, en ce début du 20ème siècle (le ras-le-bol du sultanat ottoman, j’oserai dire assez dictatorial, la défaite lors de la première guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne, l’humiliation des traités qui en ont découlé – dont celui de Sèvres –, la guéguerre avec les voisins grecs), bref, tout cela a entraîné la mise en place de la république turque en 1923 et toutes les réformes qui en ont découlé … Et finalement, quoi qu’on en dise, la Turquie a tiré son épingle du jeu, très vite et très tôt. Jugez plutôt, ont mises en place en moins d’une décennie un véritable bombardier de réformes : politiques (la nouvelle Assemblée nationale turque, l’abolition du sultanat, la proclamation de la République, l’abolition du Caliphat, …), sociales (l’égalité des droits de la femme avec l’homme et sa participation à la vie sociale et politique, les vêtements, … Mais aussi la mise en place du nom de famille, l’abolition des titres et surnoms), et de la vie de tous les jours (l’adoption de l’alphabet occidental adapté, du temps international, du calendrier et des nombres), et dans les domaines des lois, de l’économie (agriculture et industrie), de l’éducation, de la culture et des arts, … Une vraie lame de fond, un vrai tsunami peut-êre avec douleur, mais bien constructif … Bon finalement, pour le pèlerin qui traverse en bonne partie, le seul point inconvénient de cette « révolutions tranquille turque » en est … la radicale modernisation des routes ! Pas grave, en rentrant en France, « je me paierai … un GR ! ». Et me voilà arrivé dans une grande ville, Adana, pas de point de chute, pourquoi pas une petite auberge de Jeunesse ? Au moins, si je dois continuer à raconter par ci-par là mon aventure, il me suffit maintenant de montrer mon blog … Allez, il est tard, j’ai beaucoup marché, j’espère que vous ne m’en voudrez pas si je vous tire ma révérence et si je donne la parole à des « gagnants » des réformes grâce à Atatürk, j’ai nommé …. Özge et Yeliz, deux jeunes étudiantes, donc des femmes, rencontrées dans la coloc’ (encore elle) de Nidge, car particulièrement pour les femmes, Atatürk a été moderne et novateur (songez donc que c’est pas plus tard qu’hier jour pour jour que le roi d’Arabie Saoudite a signé un décret autorisant … le droit de vote aux femmes. Le « grand-père de tous les turcs » – aussi appelé de manière plus juste « celui qui est comme les ancêtres » – doit certainement se réjouir sous son mausolée, que j’ai pu visiter il y a quelque temps à Ankara, et qui est, il est vrai, particulièrement grandiose, impressionnant et respecté par ses visiteurs-vénérateurs (ce qui prouve s’il en était nécessaire l’attachement que lui vouent ses compatriotes : sujet à respecter et à ne pas plaisanter. Voilà enfin une unanimité politique qui fait bien plaisir ! – : Monsieur Atatürk, pour vous et pour tous vos compatriotes, pour ce mois de traversée inoubliable dans un pays aussi attachant et bouleversant en même temps que bouleversé, je ne pouvais que vous … rendre hommage !