Pensée Spirituelle
Péricope Biblique
Péricope Coranique
"L’homme n’a pas moins besoin de liberté que l’âme d’un corps."
(A. L . AL-SAYYED)
Péricope Biblique
"Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ."
(1Co 12, 12)
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux - sauf ceux qui ont quelques infirmité - et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier de Dieu. Dieu donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d'excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Dieu a promis la meilleure récompense. Et Dieu a mis les combattants au-dessus des non-combattants en leur accordant une rétribution immense : des grades de supériorité de Sa part ainsi qu'un pardon et une miséricorde. Dieu est Pardonneur et miséricordieux."
(Sourate 4 [Les femmes], Versets 95 – 96)
Le corps est précieux, sachons le respecter, le maintenir, l’entretenir et le développer ! Et c’est bien cela l’intérêt de la marche, quel que soit le motif qui la déclenche, quelles que soient la longueur et la durée, non ? De plus, le corps ça peut servir à tisser des liens de paix et d’amitié entre les uns et les autres, alors que demander de plus, dans le cadre de ma « mission » de pérégrination ? … Mais, fait-on toujours ce qu’il faut pour que notre corps bénéficie de tous les respects possibles ? Si vous le permettez, votre humble serviteur souhaiterait illustrer ses propos par deux exemples – presque – au hasard aujourd’hui, l’un pas trop positif, l’autre complètement génial. Tout d’abord, avec Wissam et Bassam, quand on a été visiter la grande mosquée de Damas – superbe, mais vraiment grand mastodonte … –, on en a profité pour visiter la vieille ville de Damas (paraît-il une des plus vieilles du monde !), et puis le quartier chrétien, et puis les souks ! et là, vous me direz, on a fait plein de marche, on a fait travailler notre corps, on est des athlètes … Eh ben non, patatras, point du tout, votre honneur ! car Wissam et Bassam, ils ont voulu me faire plaisir (et ils m’ont fait vachement plaisir) en me faisant découvrir les boissons locales. Car là, on enchaîne en moins de deux temps trois mouvements : un sorbet granité au citron, une boisson au cumin, une ENÔRME glace à la vanille saupoudrée de pistaches (mum !!!), une boisson à la mélasse, un verre de liquide maïzena chaud, et un chaï pour laisser couler. Tout est tout simplement succulent, délicieux, à tel point qu’on y reviendrait bien ! mais franchement, vous trouvez que c’est raisonnable pour notre corps, vous ? Abus de sucres et de produits gras, c’est pas bien, cela pour notre corps !
Mais heureusement, seconde anecdote, s’il en est : Ce soir, je vais découvrir un nouveau sport, et même le pratiquer ! ça s’appelle la Capoeira, vous connaissez ? moi pas du tout, avant que nos Damassiens préférés ne m’en parlent ! Oh, ça, ils sont sacrément tous mordus, ils le pratiquent, et ils essayent de le développer … Quel intérêt, me direz-vous ? eh bien, c’est un sport sain, sain pour le corps, sain pour le développement personnel, sain pour les liens avec les autres. Je m’explique, et vous allez devenir incollables et vous inscrire dès aujourd’hui auprès de l’académie de Capoeira juste en bas de chez vous, car vous aurez envie d’essayer … Et puis vous verrez que le sport peut rimer avec la non-violence et avec la relation pacifique à l’autre. Ainsi, la Capoeira est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l'esclavage en Angola et au Brésil. Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique (les pieds sont très largement mis à contribution durant le combat bien que d'autres parties du corps– telles que, principalement, les mains, la tête, les genoux et les coudes – peuvent être employées). De formes diverses, la Capoeira est jouée et/ou luttée à différents niveaux du sol et à différentes vitesses, accompagnée le plus souvent par des instruments, des chants et des frappements de mains. La Capoeira exprimerait donc une forme de rébellion contre la société esclavagiste, les premiers capoeiristes s'entrainaient à lutter en cachant leur art martial sous l'apparence d'un jeu. Ainsi quand les maîtres approchaient, le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en une sorte de danse en forme de jeu agile qui trompait leur méfiance et les empêchaient de voir le caractère belliqueux de la Capoeira. Et c’est pourquoi dans la Capoeira, on retrouve la mise en scène de nombreux aspects : l’aspect martial avec ses combats, l’aspect artistique avec les « floreis » (acrobaties) et la musique avec les chants et les instruments typiques de la Capoeira – à savoir les instruments traditionnels de la musique brésilienne. Le jeu symbolise donc le combat, l'expression corporelle et la conversation non verbale entre les deux partenaires, avec la discipline et le respect mutuel qui sont des valeurs fondamentales de cette pratique.
Et là, vous devez vous demander si je n’ai pas fumé la moquette, ou bien si ce n’est pas l’effet du Narguilé … Eh bien non, pas tout à fait, car outre le fait que j’ai pu faire un peu de sport intensif en la première séance d’entraînement de cette nouvelle session sur Damas, l’expérience de la mise en place d’une nouvelle communauté de Capoeira ici-même m’a paru passionnante, dans un pays en pleins troubles de violence et d’affrontements dramatiques des diverses parties en jeu, rendues elles-aussi mais par elles-mêmes esclaves de leur incommunicabilité. Car si Hussam, avec Hassan, avec les autres, voudrait mettre en place en Syrie une communauté Capoeira comme il en existe un peu partout dans le monde, c’est notamment pour aider les jeunes à respecter et à se respecter, à se fréquenter sans troubles. D’ailleurs, la devise serait « one love and respect : un amour et du respect » : beau programme, non ? Car l’idée principale est de montrer à ces jeunes, souvent pauvres et souvent désœuvrés, qu’ils peuvent, au-delà du sport, vivre leur vie comme des joueurs de Capoeira, et ainsi se prémunir des aspects de violence et de crime … C’est donc un des moyens possibles pour changer la vie, changer la communauté, changer le pays. Beau programme pour la Syrie, ne trouvez-vous pas ? Et ce qui est sympa, c’est que même timidement, l’idée fasse ici son chemin (grâce notamment à de bonnes relations avec le ministère du sport, avec des écoles internationales de Damas, avec des ambassades étrangères et avec de nombreux sponsors. Allez, via le corps, gardons espoir d’un monde meilleur, bravo à vous amis sportifs, peut-être utopistes mais ô combien généreux et sympathiques !