Super, cette vallée luxuriante avec plein de monastères et d’ermitages. C’est cool, c’est calme, c’est vert, c’est beau ! et chouette, on va bien se reposer, ce soir, paraît-il, à Notre-Dame de Qannoubine ! On y est vite, on est bien accueillis par une des deux sœurs (l’autre ferait bien de se recycler, dans son anti-rôle d’hôtesse d’accueil …), il va y a voir aussi un prêtre et quelques personnes venant veiller toute la nuit pour un rosaire, alors on nous propose, Ben et moi, de dormir dans l’église sainte Marine … Un peu humide, dans cet édifice troglodyte, alors on se met entre l’autel et le tabernacle, sur l’estrade du chœur. Pas de sacrilège, les amis, c’est paisible, une église ! et même, on pense bien qu’on va super bien y dormir … Ah ce monastère sera-t-il le monde du silence, cette nuit ? C’est tellement beau, on va s’envoler parmi les anges et les âmes, sous le regard de la Verge Marie et de sainte Marine, protégés par notre copain Jésus, bercés par le souvenir dynamique de nos jeunes amis croisés en chemin : merci Clarisse, César, Lana, Ghady, Jacques, Lana et Nour !
Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :
Clarisse, César, Lana, Ghady, Jacques, Lana et Nour
du Monastère Notre Dame de Qannoubine
Ce groupe de jeunes d’un des lycées congrégationnistes de Beyrouth, je ne m’attendais pas à le retrouver sur le chemin, moi, je descends vers le monastère de la Qannoubine, eux, après 7 kms de marche en sens inverse, ils remontent à la fois péniblement et stoïquement vers leurs bus qui vont les ramener « en ville », fatigués d’une si longue marche ! ils sont ici en pèlerinage, eux-aussi, et ils joignent détente, sport et prière, à leur façon … Ils sont tellement nombreux que je vais les croiser durant plusieurs kilomètres, certains répondent à mon petit salut, d’autres non, certains en français, d’autres en anglais, d’autres en arabe seulement. C’est cela le mélange libanais, comme un cocktail, à la fois détonnant et tellement attachant … Certains petits groupes discutent deux mots avec moi, veulent savoir pêle-mêle si l’arrivée est proche pour eux, d’autres ce que je fais là, d’où je viens et où je vais, pourquoi donc, pour quoi donc, comment, … ??? Mais c’est surtout le mini-défilé composé par Clarisse, César, Lana, Ghady, Jacques, Lana et Nour, à la fois professeurs et élèves de Terminale, qui va jouer aujourd’hui un grand rôle, dans la pièce de théâtre d’aujourd’hui. Ils ne se pressent pas, et s’asseyent à mon passage, me questionnent de mille interrogations, veulent tout savoir, songent à monter un projet d’aumônerie, pourquoi pas faire comme moi … Nous partageons eau, gâteaux et fruits, images, bracelets et colliers, adresses email et timbres postes … Une bonne halte au bord de l’oasis, sans chameaux ni bédouins, mais sans mirage aussi. C’est toute la jeunesse qui a défilé dans l’autre sens devant moi aujourd’hui, la jeunesse d’aujourd’hui, la jeunesse de demain, la jeunesse d’un Liban plein d’espoir et d’avenir qui a réussi à sortir de sa sale guerre et à se reconstruire aussi rapidement et aussi dynamiquement. Les amis, ça m’a fait plaisir de vous croiser et d’échanger quelque temps, en ce lieu si chargé d’histoire, de spiritualité et de rencontres ! et si vous voulez, vous pouvez m’accompagner (mais à condition … d’éviter de monter dans le premier minibus venu pour regagner vos pullmans, il ne vous restait que quelques mètres à pied, pauvres petits petons sans endurance !) :
"Je suis vraiment touchée par votre grande Foi, que Dieu vous bénisse." (Clarisse)
"It’s amazing to know that there are good people who re fighting for a good cause, a noble one, that there’s still hope we can change the world. Peace !" (Cana et César)
(Il est heureux de savoir qu’il y a des gens bons qui se battent pour une bonne cause, celle qu’il y a encore de l’espoir que nous puissions changer le monde. Paix !)
Qu'est-ce que c'est chouette, tous ces visages, toutes ces rencontres, ces paysages, cette marche, qu'est-ce que tu as comme chance, Ben. Mais dans le fond, peut-être que ce n'est pas de la chance, car si tu avais avais attendu que la chance te dépose en mai dernier sur un balisage Rouen-Jérusalem, tu attendrais encore!
RépondreSupprimerEn fait, ce pèlerinage est le résultat de la liberté et de ton espérance. Tu as été libre vis à vis des chemins routiniers du confort et de la tranquillité; tu as su voir, dès la préparation du voyage et malgré les imprévisibles imprévus, toute la richesse de ce qui t'attendait.
Et à présent que tu approches du but, que tu peux sentir le même vent qui souffle sur les tours et les toits d'Al-Quds (pour les uns), de Yerushalaïm pour les autres, que tes pas sur les pierres rabotent les vieilles traces des siècles d'autres pèlerins venus du monde entier avant toi, mais dont tu résume pour nous la foi, tu sais que "le but était le chemin". Mais que serait une arrivée sans départ, que serait le terme sans les jours pour y parvenir?
Maintenant que pour toi sont proches les murs de la Ville, l'entends-tu, cette prière? "O ma joie quand on m'a dit..." Qu'il est beau, ce psaume 122! (Est-ce que tu connais la version chantée par les moines et moniales du Bec-Hellouin?)