Pensée Spirituelle
"Pendant l’âge d’or, les Dieux vêtus d’air marchaient parmi les hommes. Et maintenant ?"
(HESIODE)
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Le jour où l'on soufflera dans la Trompe, vous viendrez par troupes, et le ciel sera ouvert et [présentera] des portes, et les montagnes seront mises en marche et deviendront un mirage."
(Sourate 78 [La Nouvelle], Versets 18 – 20)
En avant … maaaaaaaaaarche !!! Eh bien oui … quand on s’arrête, quand on savoure la halte de l’oasis ankarienne, même si dans cette dernière il n’y a pas de nappe d’eau ni de palmiers, et même s’il n’y a pas qu’une tente anatolienne de bédouin mais cinq millions d’âmes, et pas de chameau mais des véhicules producteurs de CO et de CO2, il faut bien repartir, il faut bien reprendre son bâton de pèlerin, et repartir vers le Sud, vers le grand Sud … Ce soir, pas de souci pour la méharée, j’ai une super adresse … Derrière moi et que je l’atteindrai par les moyens modernes ! Allez, en attendant les pieds dans les chaussettes de marche, le tout dans les chaussures de marche (increvables !), et le bonhomme repart ! Là j’ai de la chance, une bonne petite colline à escalader et me voilà quasiment hors la ville qui a eu la bonne idée de ne pas trop se développer de ce côté-là … Me voilà vite sorti, me voilà dans le désert, un peu comme Abraham, je quitte « mon » pays, en tout cas celui de la civilisation et de l’abondance … Et même avec la seule marche, ça va vite, cette transition … Bon j’oubliais de vous dire qu’il y a un sacré périphérique extérieur ici, et que jusque-là, je dois prendre mon mal en patience ! Mais alors après, quel bonheur, voilà déjà Gölbasi au bord de son petit lac dans lequel se reflètent les montagnes bien présentes (et qui contrairement à ce que dit le Coran – est-il « parole d’Evangile » ? –), n’ont pas l’air de beaucoup bouger !), Heureusement que je n’ai pas besoin de les escalader, elles sont si abruptes et si rocailleuses, bon pas tellement les Alpes ni les Pyrénées, mais plutôt le Sinaï. Serait-ce déjà le but ? non il y a encore quelques kilomètres avant la Terre qui m’est peut-être Promise, et malgré tous vos encouragements, il va falloir en faire encore, des pas … Mais la marche, il n’y a que cela de vrai … et puis, un autre gros avantage, y’a pas besoin de Viamichelin ou autre web-site pour l’itinéraire. Vous prenez une simple carte routière ou d’état-major, vous calculez la distance, vous divisez par 4, ou 4,5 ou 5 (votre célérité) ou même plus … et vous savez exactement à quelle heure vous allez arriver au but. Pas de mauvaises surprises, pas de soucis de bouchons ou de ralentissements, pas de problèmes de pompe à essence ou de péages d’autoroutes, pas d’accidents et en tout cas pas de constats à l’amiable à remplir, donc pas de biz-biz avec votre compagnie d’assurance préférée. En un mot vous êtes libres comme l’air, enfin, vous ne volez pas encore, ce sera peut-être pour une prochaine vie quand vous vous réincarnerez … En attendant, un pas devant l’autre, à vous la liberté, associée à l’égalité et à la fraternité … Et quand vous avez envie d’un petit chaï (un thé, bien-sûr), il suffit, souvenez-vous, de vous asseoir là où vous savez, sur le tabouret rafistolé … Et là, ouf, ça va mieux, vous allez répondre tant bien que mal à la question « where are you come from ? » – ça marche aussi, par ici. Alors vous pourrez repartir car la route devient beaucoup moins large et beaucoup moins fréquentée, de temps en temps ce sera aussi cent fois le même scénario : « on » ralentit, de temps en temps « on » klaxonne, alors vous n’oubliez surtout pas de lever le bras et d’agiter votre bâton – de marche – et vous souriez, ainsi vous dépensez peu de calories, vous pensez – un peu, beaucoup, passionnément – à ce que vous aimez et qui sont restés au pays avec leurs soucis, et alors vous vous dites que « c’est beau, la vie ! » … Et puis, si la végétation a curieusement disparu, au moins il y a ce soleil, sensiblement moins intense à mesure que l’automne approche « à grands pas » (tien, lui-aussi, il marche ?), et même s’il fait toujours aussi chaud, même si vous ressemblez à un glaçon qui perd son volume naturel, ne rêvant peut-être que de trouver un congélateur sur le bord de la route, vous progressez, sans trop vous poser de questions … Allez, pour aujourd’hui, se profile comme par enchantement le but de l’étape : Yaglipinar ! Si vous avez mal lu le panneau d’entrée de village parce que vos lunettes ont maintenant rejoint le fond de votre sac à dos, vous lisez « Yagli-panars » et vous pensez que vous allez les reposer, vos petits petons, même pas fatigués par cette marche de reprise … Ou bien alors vous lisez « Yagli-pinard », et alors vous vous faites le film suivant de trouver un bon verre de gros rouge qui tâche au café du coin, et cela va vous colorer vos joues déjà bien rosies par cette marche au grand air (mais non, vous n’en trouverez pas, vous vous en doutez, c’est un café : on vous servira seulement un verre de chaï) … Et là, vous faites un triple affront (jamais deux sans trois !) à la population locale qui ne pensait en vous voyant arriver qu’à vous accueillir à la fin de cette journée de marche :
- d’une part vous leur faites faux bond car d’abord vous ne restez pas,
- ensuite vous allez retourner … sur vos pas !
- mais pire encore, vous ne le ferez pas par la marche, mais en montant dans un bus local qui vous ramènera à Ankara,
où vous attend un nouvel ami, découvert par Internet et que vous n’avez même pas encore rencontré, mais avec lequel vous allez sympathiser et même créer un vrai lien d’amitié … Et là, de retour dans Ankara, vous allez pouvoir commencer en cette fin d’après-midi à visité le mausolée d’Atatürk (on y reviendra), une ou deux mosquées, les boulevards branchés de la ville, prendre un coup de raki (prononcer « raké ») avec de nouveaux amis, et évoquer ensemble et pèle-mèle des sujets sérieux ou futiles … Bon, vous m’avez suivi dans mes pérégrinations un peu tordues sur cette journée? Alors super, c’est qu’entre moi et vous … « ça marche !!!
- d’une part vous leur faites faux bond car d’abord vous ne restez pas,
- ensuite vous allez retourner … sur vos pas !
- mais pire encore, vous ne le ferez pas par la marche, mais en montant dans un bus local qui vous ramènera à Ankara,
où vous attend un nouvel ami, découvert par Internet et que vous n’avez même pas encore rencontré, mais avec lequel vous allez sympathiser et même créer un vrai lien d’amitié … Et là, de retour dans Ankara, vous allez pouvoir commencer en cette fin d’après-midi à visité le mausolée d’Atatürk (on y reviendra), une ou deux mosquées, les boulevards branchés de la ville, prendre un coup de raki (prononcer « raké ») avec de nouveaux amis, et évoquer ensemble et pèle-mèle des sujets sérieux ou futiles … Bon, vous m’avez suivi dans mes pérégrinations un peu tordues sur cette journée? Alors super, c’est qu’entre moi et vous … « ça marche !!!
Benoit,
RépondreSupprimerThe first surfer to visit me, is one of the most inspiring and wonderful person I have ever met.
He is so kind and easy.
His visions made me think more and more about ourselves, I hope he will complete his personal mission in the same way as he wished.
To have several days together was really great. Thank you my friend !!
(Benoit, le premier surfer à me visiter, est une des personnes les plus inspirantes et merveilleuses que j'ai jamais rencontrée. Il est si gentil et facile. Ses visions m'ont fait penser de plus en plus à nous-mêmes. J'espère qu'il achèvera sa mission personnelle de la façon qu'il a souhaité. Avoir passé plusieurs jours ensemble a vraiment été super. Merci mon ami!!) (Tansu, hôte à Ankara - Turquie)
Benoit,
RépondreSupprimerIt was very nice to hear something about your extraordinary travel.
Although my city was not on your walking route on the map, you came by Bursa and fortunately we have met.
I wish you good luck for the rest of your long journey.
Good luck, Benoît !
(Cela été très sympa d'entendre parler de ton voyage extraordinaire ... Même si ma ville n'était pas sur ton chemin sur la carte, tu es venu à Bursa et par chance nous nous sommes rencontrés. Je te souhaite bonne chance pour la fin de ton long voyage. Bonne chance, Benoît !)
Mujda, hôte en Turquie.