Information spéciale :
Au revoir le Monténégro, Bonjour l'Albanie
Pensée Spirituelle
"Chaque homme a en lui le potentiel pour réaliser la Vérité au travers de sa propre volonté"
(Aung San Suu KYI)
(Aung San Suu KYI)
Péricope Biblique
"Chacun de nous a reçu sa grâce, et c'est le Christ qui a fixé à chacun sa mesure"
(Eph 4, 7)
(Eph 4, 7)
Voilà comment des journées commencent bien … et ne se terminent pas comment on l’aurait imaginé … Très bien dormi chez Billa et sa famille, au bord de l’oued … Pas d’eau, la vie est un long fleuve tranquille ! un soleil de plomb dès le matin, départ programmé pour sept heures, pas de bruit pour ne pas réveiller mes hôtes, on est Dimanche, même ici, tout de même ! Mais Billa est déjà en train d’arroser ses plantations, elle me propose un café très caféiné, difficile de lui faire comprendre que son plat d’hier après-midi de pommes de terre coupées en gros morceaux mises dans la bouche, auxquelles on ajoute dans la-dite même bouche un peu de liquide blanchâtre fait de lait caillé dans lequel ont mariné des poivrons-paprikas (cela doit être en vente dans toutes les bonnes épiceries idoines !), en disant « Vada – vada ! », ça a beau être succulent, mais pas à ma portée au petit-déjeuner ! Je suis sur la bonne route, pas la peine de retraverser la zone « balnéaire crasseuse » de Bar, ni la ville assez stalinienne. Directement sur la petite route, difficile à imaginer qu’elle constitue un des seuls passages entre le Monténégro et l’Albanie … Des gorges peu profondes, pas mal de circulation en ce Dimanche, des fermes coquettes mais assez pauvres, des cafés où il y a beaucoup plus de sièges que de convives, et toujours des Mercedes mêlées à des voitures antiques … Et plus on avance, plus cela ralentit, pour tomber à un bouchon complet à plus de cinq kilomètres de la frontière. Que j’ai de la chance d’être à pied, que je suis heureux de pouvoir comprendre à ceux qui attendent et qui veulent me véhiculer que je vais plus vite qu’eux : c’est la joie d’être pérégrin ! Bon l’inconvénient aussi dans ce genre de non-circulation, c’est que c’est de plus en plus sale sur les bords de la route. On a beau voir depuis le début des panneaux « le Monténégro est propre », voilà que tout tombe à l’eau, c’est tellement plus simple de transformer le bas-côté en une couche luisante multicolore, est-ce de l’art ? Et voilà la frontière, aucun débit, je n’attends que dix minutes, déshabillé virtuellement des pieds à la tête, entre la photo blanchâtre sans barbe et sans lunettes du passeport et … le résultat sur le bonhomme au bout de presque trois mois de marche ! Et le verdict tombe : c’est bon, on peut y aller ! plus que quelques kilomètres pour la journée, la route semble meilleure, les maisons sont coquettes mais alternent avec des édifices en béton inachevés et des masures d’un autre millénaire … Et déjà quelques nids de poule, ça conduit nettement moins vite. Tiens, un vieux château fort sur une hauteur, Shkodër s’annonce. Seconde ville d’un pays qui ne vient que de s’ouvrir au monde après un demi-siècle d’enfermement total, le monde environnemental change ! mais comment trouver cette « guest-house » dénichée sur Internet, à quelques kilomètres au nord de la ville ? Vous me direz : en demandant ! c’est vrai, mais l’albanais est une langue atypique, une des plus vieilles du monde … Alors je demande, et on me renseigne : un coup devant, un coup derrière, un coup à gauche, un coup à droite … Et l’on revient au point de départ, devant le théâtre à l’occidentale, par deux fois … Puis arrive, sans que je ne le demande, un bon samaritain en scooter, un albanais pure souche qui a vécu quelque temps à Londres jusqu’à ce qu’il se fasse expulser manu-militari, il connaît ce village, il y a habité, on approche, mais dans ce pays sans panneaux indicateurs (ou sans panneaux réalistes), la seule solution est d’appeler mon hôte, Florian, qui vient me chercher avec deux vélos : le sien … et celui que je dois enfourcher.
Et c’est là que je découvre le message de Laurent, mon frère, m’annonçant le départ de Pascal, mon autre frère, pour toujours ….
Ainsi, c’est la première fois que je fais du vélo sans freins et quasiment sans selle, avec qui plus est mon sac sur le dos. Et quand je dis que c’est de la route, c’est du tout terrain ! mais on y a arrive, chez Florian et toute sa famille, dans une « propriété » où les maisons familiales sont juxtaposées dans un décor végétal luxuriant : accueil extrêmement sympathique, voilà enfin la découverte d’une famille : verre de l’amitié, discussions de l’amitié, je vais être bien …
Mais je suis bien obligé d’annoncer ce qui est arrivé dans la famille, donc on me prête un vélo, et je retourne en ville à la recherche d’un cyber café : l’information circule, je dois dès demain trouver un avion pour regagner la France …
Retour à la guest-house, dîner de produits du jardin et des élevages (c’est une véritable vie en autarcie), soirée sympathique, mes hôtes font tout ce qu’il faut pour me présenter leur amitié naissante, merci !
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