Jour J + 187 : Tel Aviv => Paris => Ste Geneviève des Bois (Total = 5801 kms à pied)

L’Abécédaire de la Paix

Allez, sans commentaires,
Après le « X » et avant le « Z »

le décompte va bientôt se terminer, avant-dernière étape :

"Y come Yatagàn. La Pace è deporre antiche e nuove sciabole, usate ieri ed oggi per offendere chi non appartiene alla tua stessa fede …
(Y comme Yatagàn. La Paix consiste à déposer tous les sabres, les anciens comme les nouveaux, les armes utilisées hier et aujourd'hui pour annihiler ceux qui n'ont pas la même Foi que toi …)

Pensée Spirituelle

"Au départ, il ne s’agit pas de bien comprendre mais bien d’aimer."
(André BRETON)

Péricope Biblique

"Le vingtième jour du second mois de la seconde année, la nuée s’éleva de dessus le tabernacle du témoignage. Et les enfants d’Israël partirent du désert du Sinaï, selon l’ordre fixé pour leur marche. La nuée s’arrêta dans le désert de Paran. Ils firent ce premier départ sur l’ordre de l’Eternel par Moïse."
(Nb 10, 11 - 13)

Péricope Coranique

"Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Et s'ils avaient voulu partir (au combat), ils lui auraient fait des préparatifs. Mais leur départ répugna à Dieu. Il les a rendus paresseux. Et il leur fut dit : « Restez avec ceux qui restent »."
(Sourate 9 [AT-TAWBAH (LE DÉSAVEU ou LE REPENTIR)] Verset 46)

Aujourd’hui, si tout se passe bien (je ne vais pas dire qu’on se méfie en Terre Promise, mais …), cela va être le grand retour ! Oh, pas pressé de partir, ma famille hôte me garderait bien, j’en suis sûr … au moins pour préparer leur venue normande, sous peu … Mais il faut bien que je rentre au pays, revoir la Normandie qui m’a donné le jour, sous tous ses aspects … Bon, j’ai pas beaucoup de temps, faut que je range tout mon sac … cela me prend du temps, et vous verrez que cela ne sert à rien, déballer, remballer, la devise d’Israël ! Allez, bien sûr, voilà Jacob, le père – grand-père qui rapplique et qui me propose … d’aller visiter un Kibboutz … enfin un ex-Kibboutz. J’en ai déjà vu, mais que dans le Sud ! alors nous voilà partis, à deux pas, dernière visite locale, celle d’une ex-institution israélienne, un regroupement créé depuis déjà … 1933, pour accueillir des réfugiés venus d’Europe de l’Est … Mais la structure n’a pas tenu le coup, modernisation ? libéralisation ? laïcisation ? recherche d’indépendance ? Enfin toujours est-il que la structure de ce Kibboutz a éclaté … l’usine collectiviste de fabrique de meubles a fait faillite, la structure centrale composée de la salle à manger collective est en piteux état, les maisons ont été rachetées, mais le lieu reste … fleuri … calme … silencieux … Un bel exemple de structure qui n’a conservé que son vernis d’accueil, tout le reste ayant disparu sous les coups de boutoir de l’individualisme naissant, issu d’Occident ou universel, qui sait ? Voilà, retour à la case départ, celle de la maison-oasis au sein du micro-Kibboutz familial, adieu à tous, ou plutôt au revoir ? Déjeuner avec Anat chez le meilleur concocteur d’houmous du Moyen-Orient, petit restau aménagé sur le bord de la route dans un ancien car … Puis je gagne la gare des trains … direction l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv … Là , c’est dit, il faut arriver trois heures à l’avance, on est prévenu, les formalités de passage de la police et de la douane israéliennes sont draconiennes, et là, je vais vous dire : trois heures c’est à peine suffisant ! d’abord, à l’arrivée dans la file d’attente, on poireaute trois quarts d’heures à piétiner, puis on tombe sur des policiers qui vous disent « bravo ! » (dans le texte) pour votre marche, alors vous pensez que c’est gagné, que vous êtes VIP et que les formalités vont se passer comme une lettre à la Poste ? mais voilà … ce ne doit pas être la même Poste ! … mais bon, « on » a appris à se taire depuis six mois, le sac à dos qui passe dans le scanner et est ainsi coupé en x tranches, il paraît suspect, alors, vous devez aller faire la queue ailleurs, pour qu’une assistance douanière policière elle fouille votre sac, mais elle a des problèmes entre sa droite et sa gauche, entre son devant et son derrière, alors, cette auscultation s’inspirant des photos rayons X, elle va durer … durer … durer. Faut vous dire qu’il n’y a pas idée de revenir avec des cailloux, du sable, un chandelier hébreu, des bougies souvenirs, une Table de la Loi, … Le tout mélange d’hommage à la religion d’ici et de récolte issue d’un pseudo magasin de souvenirs … Mais que voulez-vous, tout cela m’a été donné, ce sont des cadeaux de mes hôtes, je dois le respecter (et puis, il y a déjà quatre paquets de chacun cinq kilos qui sont déjà repartis en France par différentes postes, et là, j’ai plus le temps !) … Alors tout est déballé, le retard s’accumule derrière moi, les autres pékins s’impatientent, mais vraiment là, c’est pas mon problème. Ah, Israël et ta sécurité, psychose ou folie complexe de supériorité … Bon, « on » s’excuse pour le temps perdu, on repart sur la pointe des pieds. Le bilan aura coûté cher pour le contribuable israélien : une heure un quart de fouille, dommage que je ne sois ni trafiquant ni riche comme Crésus ! Ouf, je peux gagner le comptoir d’enregistrement. Limite du bagage en soute : 20 kilos, j’ai trois cent grammes de dispo, je comprends pourquoi ces derniers temps (faites donc la soustraction …), le sac me paraissait … lourd … Il n’y a plus que le contrôle des passeports à passer, et là, consternation, j’apparais sur l’ordinateur comme ayant un passeport sans tampon israélien … Rappelez-vous le 31, car j’ai eu le tampon sur le passeport, contre toute attente, mais pas sur l’ordi … Tant pis si je ne peux plus aller dans certains pays arabes, mais, please, je voudrais pouvoir passer, et l’avion va décoller dans moins d’une demi-heure maintenant … Bon, ça parlemente, ça appelle le supérieur, ça ne sait pas quoi faire, finalement ça acquiesce, ça me re-tamponne, ça m’accompagne finalement en service commandé jusqu’à l’appareil car il est presque trop tard … et finalement ça s’excuse pour avoir fait une bourde il y a dix jours lors de mon entrée sur le territoire ! Je suis le dernier à embarquer, j’ai failli … coucher en zone franche ce soir ! Mais non, me voilà dans l’avion, rien à vous dire de plus, je cuve, si ce n’est que les quatre heures-et-demie … Elles m’ont paru longues, presque plus que les six mois pour venir ! Allez, on change de fuseau horaire, me voilà atterrir à Roissy, on attend le débarquement, mon sac est presque le premier à pouvoir être récupéré, la douane n’a que faire d’un pérégrin sale et cramé, et je retrouve … mon Laulau national … Trop tard pour manger en ville, direction le home de la smala fraternelle, et … bonne nuit les amis, je suis tout chose : où suis-je ? bon, un apéro et la nuit va peut-être remettre les idées en place, serais-je revenu sur le plancher des vaches tout proche de la Normandie ? Et demain ? bon, seule réponse : demain sera … un autre jour !