Ca y est, depuis le temps que je voisinais avec une paire de chaussures neuves dans le sac à dos de Ben, elles en sont sorties. Youpi, du coup, plus de place ! Ben les a portées aujourd’hui, j’ai l’impression que le navire tangue moins (mais c’est pas la peine de vous moquer de moi et de me dire que la Macédoine elle n’a pas de mer qui la borde !!!). Pourvu que cela dure … alors je les ai essayées ce soir, ces chaussures, elles me vont bien … pour dormir, mais … c’est pas des chaussures pour mes pieds (dites, Monsieur le fabricant et Monsieur le vendeur « dix fois longs » ou quelque chose comme ça, vous pourriez m’en fabriquer des spéciales, pour mes pieds : 4, 2 cm vérifié, merci d’avance) … Par contre, le revers de la médaille, la mauvaise nouvelle, c’est que Ben il garde encore un peu ses anciennes chaussures, au cas où comme il dit … Alors il m’a dit qu’il allait les mettre à côté de moi dans le sac à dos. J’ai rien contre, mais… bonjour l’odeur ! cela ressemble à certaines poubelles de rues par ici (sans aucun racisme de ma part, mais quand même) … Allez, je deviens moi aussi, un peu, beaucoup Béage. On a passé une bonne journée, on a passé une bonne soirée, l’ « hôtel » il est pas mal, mais vraiment, la soirée avec ce rigolo pince sans rire de grand ado qui cherche sans chercher du boulot et qui trouve sans effort plutôt les terrasses de café, ça, ça valait son jus, pour un peu, il viendrait bien avec nous (surtout avec moi, car la marche, c’est pas trop son truc).
Allez, pour ton humour, merci Vladimir !
Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :
Vladimir de Shtip
Shtip est une petite ville, avec un peu d’animation, mais pas grand-chose à y faire pour un pérégrin … Rien, vraiment rien à attendre de mes logeurs, côté accueil, à cause de la langue – et aussi de leur aspect quelque peu renfrogné, je dois dire – alors … je me prends un Schweppes lemon (ma nouvelle drogue quotidienne) (ndlr : Il serait temps !!!! Après avoir goutté à toutes les boissons locales, plus ou moins à consommer avec modération - Laulau) à la terrasse du « Plazza café » où se retrouve toute la jeunesse du lieu, branchée ou débranchée … Et voilà que débarquent et s’asseyent à la table voisine Vladimir, avec sa belle casquette, et deux potes. Il m’a repéré, je ne dois pas être trop couleur locale … Alors Vladimir, tout naturellement, se tourne vers moi, d’où je viens ? ce que je fais ? pourquoi ? pour quoi ? comment ? pi tout pi tout ! et tout cela évidemment dans un anglais amateur que nous échangeons ; les autres partent, et je propose à Vladimir d’aller manger une pizza, il en semble ravi ; là, il m’explique ses soucis de travail, rien à faire malgré l’Université en Histoire-Géographie, pas de place à Shtip qu’il ne veut pas quitter … Alors à 36 ans, il est seul (et il cherche l’âme sœur, mesdames et mesdemoiselles, qu’on se le dise …), sans argent, chez Papa et Maman, à six dans un deux pièces … il aimerait voyager, voir du monde, mais ici, c’est un trou, qu’il ne veut pas quitter … peut-être qu’un jour, avec la paix revenue, comme il dit, la Macédoine va reprendre le chemin de la prospérité et qu’il pourra avoir beaucoup d’argent … en continuant à fréquenter les terrasses de café ! Dure jeunesse, à la fois marquée par les années de conflits et de tensions, mais aussi par les tentations faciles, comment s’en sortir, sans trop de motivation ? Ce qui semble intéresser Vladimir à propos de la paix, c’est qu’on lui laisse.
Sacré beau programme, non ?
"J’aurais bien aimé vous avoir chez moi, mais nous nous sommes rencontrés trop tardivement. Mais je passe une très bonne soirée avec vous et j’aurais plaisir à vous suivre jusqu’au bout, sur votre blog. Allez à Jérusalem, pour la paix, et pour nous !" (Vladimir)
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