Pensée Spirituelle
"Nous essayons d'obtenir la paix ou le bonheur avec l'argent et le pouvoir, tout ce qui nous est extérieur. Mais la vraie paix, la sérénité, doivent venir de l'intérieur"
(Sa Sainteté le Dalaï-Lama)
(Sa Sainteté le Dalaï-Lama)
Péricope Biblique
"On ne vous verra pas la parure extérieure, mais la personne intérieure, cette réalité secrète mais divine qu'est l'esprit de douceur et de paix"
(1Pi 3, 2-4)
(1Pi 3, 2-4)
C’était à prévoir en s’enfonçant à l’intérieur des terres de ce pays si renfermé sur lui-même durant un demi-siècle, au cœur des Balkans : la pauvreté apparaît au grand jour, criante dorénavant. Si la route a été agréable dès la sortie de Kçirë et aux environs de Pukë, au cœur des forêts escarpées de sapins qui ne sont pas sans rappeler nos Vosges nationales, dès que l’on approche des villages mentionnées sur la carte routière, on le constate inexorablement, c’est la désolation. Des édifices en ruines, inhabitables, qui n’attendent que l’outrage du temps pour disparaître de la vue humaine … et même sort pour les monuments hideux à la gloire du Communisme d’alors, béton de mauvaise qualité qui n’est là que pour rappeler cette époque sans gloire ! Pas d’habitants, ou très peu, heureusement, les paysages sont riants, entre cette montagne incomparable et les quelques exploitations agricoles parées de meules de paille tronconiques. Les gens sont sympas, certainement pas habitués à voir passer à petits pas un sac à dos bleu sur jambes, mais rien ne coûte de faire un petit salut de la main, salut qui est rendu systématiquement … Ca monte et ça descend sur cette petite route presque abandonnée depuis qu’une route soit-disant autoroutière relie maintenant directement Tirana au Kosovo. Donc pas de pollution, pas de bruit, la nature riante à l’état sauvage … Mais voici Fushë-Arrës, une rue principale, bordée d’un côté par des immeubles d’habitations particulièrement délabrés, de l’autre par des entrepôts ruiniformes eux-aussi témoins d’une époque que chacun tente d’oublier au plus vite. C’est triste au possible. Ce ne pourrait être pour moi qu’une étape d’une nuitée … sauf que, pour troubler l’ennui à la terrasse d’un des vingt-cinq cafés de cette bourgade qui ne compte pas plus de quatre mille âmes, je suis servi par Arlentini et Arber, deux jeunes en vacances qui occupent leur temps à travailler dans le café de leur oncle-cousin (on ne comprend pas trop …). Et l’accueil est inversement proportionnel à la pauvreté ambiante, l’écart d’âge ne compte pas, c’est une vraie amitié qui se met en place, étendue ensuite à toute la population consommatrice du bar, dont le « boss » Arjani. Et cela va même jusqu’à un hébergement dans la famille d’Arber à deux kilomètres de là, pas le Pérou, mais pas non plus la misère, un p’tit coin pour dormir, une salle de bains certes non photographiée tant on n’est pas habitué à cette ergonomie des ustensiles, mais même le repas (un peu allégé car la digestion n’est pas évidente ces temps-ci) est chaleureux … Et la soirée se poursuit au dit-café, tournées de bière locale (la « Tirana », vous l’auriez deviné) à en être ferme pour s’arrêter ! Ce pouvait être une étape sordide, cela l’a été en quelque sorte sur l’apparence, mais pas sur la richesse des échanges ! Et dans la rue, en cette soirée de Ramadan (peu marquée, car pas de mosquée ici, seulement une grande église nouvelle blanche … fermée), c’est le défilé des hommes et des femmes. On marche dans un sens, puis dans l’autre, et on recommence … A moins que l’on s’asseye à une terrasse de café, pour attendre … de repartir. C’est cela, la vie locale, sans richesses et sans fantaisies, dans une petite ville maintenant excentrée, sans travail et sans ressources …
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