Pensée Spirituelle
"Hier, on respectait les aînés, aujourd’hui, on valorise les jeunes, demain, on redécouvrira les vieux."
(Agnès ABECASSIS)
Péricope Coranique
Péricope Coranique
"Au nom de Dieu, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux. Dieu, c'est Lui qui vous a créés faibles. Puis après la faiblesse, Il vous donne la force. Puis après la force, Il vous réduit à la faiblesse et à la vieillesse. Il crée ce qu'Il veut et c'est Lui l'Omniscient, l'Omnipotent."
(Sourate 30 [Les Romains], Verset 54)
Les différents étages d’une ville… Les différents âges de la vie, drôle de rapprochement, non ? … C’est curieux, j’y ai pensé cette nuit, je pense de plus en plus aux gens, et peut-être aussi de moins en moins aux paysages et aux monuments. C’est certainement cela, la grande découverte de mon voyage … Et peut-être le ressentez-vous dans ma prose ? Bon c’est vrai, mais en même temps, j’en profite pour faire des petits ( ?) détours par ci-par là, afin de voir ce qui en vaut le coup, en même temps que de rencontrer qui en vaut le coup aussi … Dans le premier cas, il m’a suffi de consulter le site des monuments classés patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO, une fois de plus, pour faire quelques kilomètres de plus et voir Derinkuyu ! Joli nom chanteur, me direz-vous, ça fait un peu chant d’oiseau … Mais d’oiseau, il y a peu de chances que vous en trouviez, en ce lieu, et vous comprendrez un peu mieux pourquoi si je vous dis que ce mot turc signifie « puits profond ». Située en Cappadoce, Derinkuyu est connue pour sa cité souterraine, la plus grande de Turquie, et datant de l'époque paléo-chrétienne. Ce qui est donc à voir, ce n’est pas la ville aérienne, moderne si l’on peut dire, mais c’est tout simplement une « cité souterraine » … Une petite description s’impose, non ? Cela vous fera visiter et vous m’accompagnerez ainsi dans ma visite auto-guidée (comme s’il n’y avait personne sur ce site aujourd’hui, lol !). Cette cité pouvait être fermée de l'intérieur par de grandes meules circulaires faisant office de portes, qui avaient un diamètre de 1 m à 1,50 m, une épaisseur de 30 à 50 cm et un poids de 200 à 500 kg. Un véritable abri anti-atomique avant l’heure ! et chacun des onze ( !) étages pouvait ainsi être fermé séparément, protégeant l'espace intérieur qui était organisé autour de 52 cheminées d'aérations, qui, pour quatre d'entre elles, atteignaient une profondeur de 100 mètres et servaient également de puits (qui constituaient un point faible dans le système de défense. Devant la difficulté de s'emparer de telles cités, certains envahisseurs tentèrent de les empoisonner). Comme les autres cités du même genre, celle de Derinkuyu comportait des lieux de culte – dont une église cruciforme –, des pièces de stockage, des étables ou des bergeries, des pressoirs à vin et à huile, des cuisines, des réfectoires, mais aussi une medersa (école religieuse). Combien de personnes y vivaient ? les historiens divergent : jusqu’à 50.000 ? mais quelle idée de vivre ainsi comme des taupes … Cela s’explique : tous ces aménagements et la grande dimension de la cité étaient conçus pour accueillir 10.000 personnes en moyenne pour de longues durées, car il est généralement admis que la cité de Derinkuyu, datant de la domination phrygienne (VIIIe siècle avant notre ère), puis agrandie progressivement au début de la période byzantine – tout ce qui y a été retrouvé date au plus tôt du Ve siècle après Jésus-Christ, avec les vestiges les plus récents datant du Xe siècle – a servi … de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l'Empire romain (cela vous dit quelque chose, l’édit de Dioclétien en 303 ?) puis, à partir du VIIe siècle, face aux raids des Omeyyades et des Abbassides. Je ne vais quand même pas y passer toute la journée, de toute façon on ne peut en visiter que le dixième, descendant tout de même sans ascenseur au huitième étage, à une profondeur d'environ 85 mètres ! bien-sûr beaucoup trop de visiteurs, des embouteillages à chaque tunnel, des signes certains de claustrophobie pour pas mal de monde ! que de générations ont dû vivre ici comme des musaraignes dans le noir, parait-il jusqu’à plus d’un an de cohabitation forcée entre toutes les générations, sans avoir le choix si ce n’est celui de … bien s’entendre ! Et c’est un peu ce que je ressens aussi, dans le petit village où je vais m’arrêter un peu plus loin. Une certaine pauvreté, une pauvreté certaine, tous les âges cohabitant, pas de distractions occidentales pour les jeunes, les plus vieux restant toute la journée assis sur leur chaise au bord de la rue, devant chez eux ou à la terrasse du café … Un seul actif, Yuk, travaillant à désherber le caniveau, vraisemblablement pour donner un peu plus d’herbe à ses quelques bêtes, car il est pauvre, Yuk, pauvreté matérielle … Mais il est riche aussi, avec son sourire et son accueil venu du fond de son cœur, dès qu’il m’a vu arriver … Tant pis pour le mur linguistique, je vais en faire là-aussi l’expérience, de ce monde du silence, un peu comme au fond de l’océan à la Cousteau, un peu aussi comme au sein de la ville souterraine, loin des réalités et de la fureur du monde. Chez Yuk et dans son village, il ne se passera pas grand-chose ce soir, ce sera le même vide de décibels qu’au huitième étage de Derinkuyu, mais je vais avoir tout ce qu’il me faut pour subsister et me reposer … sereinement …
Les différents étages d’une ville… Les différents âges de la vie, drôle de rapprochement, non ? … C’est curieux, j’y ai pensé cette nuit, je pense de plus en plus aux gens, et peut-être aussi de moins en moins aux paysages et aux monuments. C’est certainement cela, la grande découverte de mon voyage … Et peut-être le ressentez-vous dans ma prose ? Bon c’est vrai, mais en même temps, j’en profite pour faire des petits ( ?) détours par ci-par là, afin de voir ce qui en vaut le coup, en même temps que de rencontrer qui en vaut le coup aussi … Dans le premier cas, il m’a suffi de consulter le site des monuments classés patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO, une fois de plus, pour faire quelques kilomètres de plus et voir Derinkuyu ! Joli nom chanteur, me direz-vous, ça fait un peu chant d’oiseau … Mais d’oiseau, il y a peu de chances que vous en trouviez, en ce lieu, et vous comprendrez un peu mieux pourquoi si je vous dis que ce mot turc signifie « puits profond ». Située en Cappadoce, Derinkuyu est connue pour sa cité souterraine, la plus grande de Turquie, et datant de l'époque paléo-chrétienne. Ce qui est donc à voir, ce n’est pas la ville aérienne, moderne si l’on peut dire, mais c’est tout simplement une « cité souterraine » … Une petite description s’impose, non ? Cela vous fera visiter et vous m’accompagnerez ainsi dans ma visite auto-guidée (comme s’il n’y avait personne sur ce site aujourd’hui, lol !). Cette cité pouvait être fermée de l'intérieur par de grandes meules circulaires faisant office de portes, qui avaient un diamètre de 1 m à 1,50 m, une épaisseur de 30 à 50 cm et un poids de 200 à 500 kg. Un véritable abri anti-atomique avant l’heure ! et chacun des onze ( !) étages pouvait ainsi être fermé séparément, protégeant l'espace intérieur qui était organisé autour de 52 cheminées d'aérations, qui, pour quatre d'entre elles, atteignaient une profondeur de 100 mètres et servaient également de puits (qui constituaient un point faible dans le système de défense. Devant la difficulté de s'emparer de telles cités, certains envahisseurs tentèrent de les empoisonner). Comme les autres cités du même genre, celle de Derinkuyu comportait des lieux de culte – dont une église cruciforme –, des pièces de stockage, des étables ou des bergeries, des pressoirs à vin et à huile, des cuisines, des réfectoires, mais aussi une medersa (école religieuse). Combien de personnes y vivaient ? les historiens divergent : jusqu’à 50.000 ? mais quelle idée de vivre ainsi comme des taupes … Cela s’explique : tous ces aménagements et la grande dimension de la cité étaient conçus pour accueillir 10.000 personnes en moyenne pour de longues durées, car il est généralement admis que la cité de Derinkuyu, datant de la domination phrygienne (VIIIe siècle avant notre ère), puis agrandie progressivement au début de la période byzantine – tout ce qui y a été retrouvé date au plus tôt du Ve siècle après Jésus-Christ, avec les vestiges les plus récents datant du Xe siècle – a servi … de refuge aux premiers chrétiens grecs, face aux persécutions de l'Empire romain (cela vous dit quelque chose, l’édit de Dioclétien en 303 ?) puis, à partir du VIIe siècle, face aux raids des Omeyyades et des Abbassides. Je ne vais quand même pas y passer toute la journée, de toute façon on ne peut en visiter que le dixième, descendant tout de même sans ascenseur au huitième étage, à une profondeur d'environ 85 mètres ! bien-sûr beaucoup trop de visiteurs, des embouteillages à chaque tunnel, des signes certains de claustrophobie pour pas mal de monde ! que de générations ont dû vivre ici comme des musaraignes dans le noir, parait-il jusqu’à plus d’un an de cohabitation forcée entre toutes les générations, sans avoir le choix si ce n’est celui de … bien s’entendre ! Et c’est un peu ce que je ressens aussi, dans le petit village où je vais m’arrêter un peu plus loin. Une certaine pauvreté, une pauvreté certaine, tous les âges cohabitant, pas de distractions occidentales pour les jeunes, les plus vieux restant toute la journée assis sur leur chaise au bord de la rue, devant chez eux ou à la terrasse du café … Un seul actif, Yuk, travaillant à désherber le caniveau, vraisemblablement pour donner un peu plus d’herbe à ses quelques bêtes, car il est pauvre, Yuk, pauvreté matérielle … Mais il est riche aussi, avec son sourire et son accueil venu du fond de son cœur, dès qu’il m’a vu arriver … Tant pis pour le mur linguistique, je vais en faire là-aussi l’expérience, de ce monde du silence, un peu comme au fond de l’océan à la Cousteau, un peu aussi comme au sein de la ville souterraine, loin des réalités et de la fureur du monde. Chez Yuk et dans son village, il ne se passera pas grand-chose ce soir, ce sera le même vide de décibels qu’au huitième étage de Derinkuyu, mais je vais avoir tout ce qu’il me faut pour subsister et me reposer … sereinement …
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