Ben, il m’a carrément posé la question de savoir si je voulais aller jusqu’à Gerusalemme ou rester ici au bord de la piscine sous les oliviers. J’ai mis du temps avant de répondre, alors il m’a mis dans une boîte aux lettres, dans un paquet en non recommandé, retour direct Bois-Guillaume … Ca vous aurait pas vexé, cela ? Bon j’ai pris crânement et nainement de la hauteur, on ne va pas changer une équipe qui gagne, non ? Alors le confort, cela semble donc fini, on va retrouver la vie simple et rustre des premiers pérégrins … Ca y est, Ben n’a pas l’air trop soucieux de ne pas savoir pour ce soir, il redevient béage … Du coup, la marche est plus soft, le sac moins balancé, je vais être en pleine forme ce soir ! et c’est vrai qu’il n’y a pas de quoi stresser ici !. Tout est prévu, une chambre nickel, une douche comme il se doit, un repas aux petits oignons (ouf, on n’en peut plus …), et surtout cet accueil sympa sans rien forcer, sans rien demander. Bien sûr tout cela est dû à l’initiative de bénévoles sans cesse à la recherche de fonds et avec un temps qui pourrait sembler élastique, mais celui qui est le plus à remercier (et ce terme-là, y’a que les nains qui l’aiment, non ?), c’est bien lui, et là, avec Ben on est – comme toujours – en phase. Allez, Merci, Alvaro !
Ils / Elles m'ont fait l'immense plaisir de m'accueillir le temps d'une nuitée :
Alvaro de Treviglio
Bon vous l’avez bien compris, l’hôte du jour, non de sa maison mais de sa « locanda del samaritano » (ou logis du Samaritain), c’est bien Alvaro, diacre … D’accord, ils sont tout une flambée, dans cette ville d’environ 25.000 âmes, à assurer la fonction clerc-chrétienne. Environ 9 prêtres, 3 diacres et une ribambelle de sœurs. Un luxe par rapport à la France, non ? mais quand il s’agit de se tourner vers le plus pauvre, là, Alvaro, il a dû lui-aussi tout de suite dit « oui ! » ; il a été directeur d’une Banque, il aurait pu se la couler douce au moment de la retraite, mais non, il a été diacre, il a créé cette association, il travaille avec une douzaine de bénévoles pour fournir des repas chauds le midi à une vingtaine des plus démunis, et accueillir le soir à tour de rôle les gens du bord du chemin … La famille a elle-aussi attrapé le virus : pour lui, c’est notamment quatre enfants, dont deux partis en aide coopération en Haïti, et une jeune fille handicapée adoptée … Ainsi, pour trouver des fonds, rien de mieux qu’une expo-vente annuelle de produits d’Haïti ou d’ailleurs. Quand se repose-t-il ? souvent, certainement, parce qu’avec son humour et son sourire, son activité, ce doit être le mode de repos qui lui convient ! allez, si j’étais critique pour un guide d’auberges de charme, c’est sûrement ici une adresse, créée par Alvaro & Co, à mettre en tête avec *** pour le guide du Routard du bord du chemin ! mais bon, évidemment, moi aussi je le suis, sur le chemin, et évidemment je ne passe pas inaperçu … mais c’est tellement plus facile de mettre un pied devant l’autre toute la journée, que de tourner son visage, sa parole et ses bras vers ses alter-egos, ne trouvez-vous pas, braves gens dans vos chaumières ? …
"Tu ci hai fatto visite nel tuo viaggio di pace verso la santa Gerusalemme ; che il Signor ti benedica per queste e su di te faccia risplendere il suo volto affin chè le persone che incontri sperimentino che la pace è possibile per ogni uomo e per ogni popolo : buon viaggio !" (Alvaro)
(Tu nous as rendu visite durant ton voyage de paix vers la sainte Jérusalem. Que le Seigneur te bénisse pour cela et qu’il fasse resplendir son visage sur vous afin que les gens que tu rencontres voient que la paix est possible pour chaque homme et pour chaque peuple : bon voyage !)
Bonjour mon filleul préféré,
RépondreSupprimerAvec, en musique d'ambiance -forcément- le concerto pour violoncelle, cordes et basse continue de Vivaldi - je ne pouvais écouter autre chose pour être en adéquation avec le vénitien que tu es (ou a été)- je réponds à ta réponse. De plus, la voie de cet instrument est divine, je vais donc être inspiré pour revenir sur mon précédent commentaire.
Je comprends bien que dans notre société où tout est méfiance vis à vis de celui qui n'est pas dans la norme, que le problème de l'hébergement soit bien difficile à solutionner. Je vois bien, dans notre cher pays, un bon et brave béninois ou sri-lankais aller sonner à la porte de Jean Marie pour trouver un gite. Accueil chaleureux assuré.
Pour trouver un bed & breakfast il vaut mieux débarquer avec une gross berline d'outre-Rhin.
De plus, même si le Pont des Soupirs a une belle architecture, passer la nuit sous son arche ne doit pas être chose facile, je t'autorise donc (!!) à sonner à la porte de ceux qui aiment leur prochain comme eux mêmes.
Enfin, ton voyage avançant, il va peut-être même être plus difficile de rencontre un Don Camillo ou don Paolo accueillant, alors n'écoute que d'une oreille les mauvaises remarques de ton parrain.
En ce qui concerne le message lié à ta démarche, tu nous demandes de t'en dire notre propre définition - je vais y réfléchir-.
Pour ma part, l'éducation en est le moteur et je te suggère qu'avec l'aide de cours accélérés d'italien, de croate, de serbe, de macédonien, de turc (et j'en oublie) tu entres en contact avec les enfants des pays traversés pour leur expliquer le sens de tous tes efforts.
Tu parles de murs, les enfants (curieux qu'ils sont) ne rêvent que de les franchir pour voir ce qui se passe de l'autre côté. Il y a donc de l'espoir de ce côté là.
Enfin à quoi cela sert-il à un homme d'en construire un en sachant que son fils (ou sa fille) le détruira plus tard. Il n'y en a qu'un qui soit heureux dans l'histoire, c'est le maçon!
Je suis certain que tous les maghrébins, noirs, communistes, athées, lapons(-nes), homos, ou autres boulangers qui n'ont pas qu'une noisette dans leur par-dedans (comme dit ma Françoise préférée) seront d'accord avec moi pour te souhaiter une bonne route et de bonnes rencontres. A la prochaine.
Robert